Benoît Hamon à la Mutualité, au soir du second tour de la primaire à gauche. | Jean-Claude Coutausse / French-Politics pour "Le Monde"

Les électeurs de la primaire à gauche ont désigné Benoît Hamon, au second tour, dimanche 29 janvier pour représenter le PS à l’élection présidentielle qui aura lieu le 23 avril et le 7 mai prochains. Sur 4 322 bureaux de vote dépouillés, soit environ 60 % qui représentent 1 101 180 votants, le député des Yvelines (58,65 %) devance largement son adversaire, Manuel Valls (41,35 %).

M. Hamon est donc désigné gagnant au terme d’une semaine d’entre-deux-tours émaillée d’échanges musclés entre les équipes des deux candidats : un soutien de l’ex-premier ministre n’a pas hésité à traiter M. Hamon de « candidats des frères musulmans » dans les colonnes de Libération.

Arrivé second au premier tour, Manuel Valls, n’avait obtenu que le soutien des trois plus « petits » candidats, la radicale de gauche Sylvia Pinel et l’écologiste Jean-Luc Bennahmias (3 % à eux deux) ainsi que François de Rugy (3,8 %), qui « a exclu de voter Hamon ».

Participation en hausse

Le vainqueur de dimanche soir avait, pour sa part, pu immédiatement compter sur le soutien d’Arnaud Montebourg, ex-ministre du redressement productif, qui avait recueilli 17,52 % des voix.

Aucun des deux n’a pu, cependant, se prévaloir d’un soutien clair de François Hollande qui n’a voté à aucun des deux tours.

Les électeurs, eux, se sont, en revanche déplacés plus nombreux qu’au premier tour. Selon les projections du Parti socialiste, ils ont été environ 1,9 million à braver le froid de ce dimanche de janvier pour se rendre aux urnes contre 1,6 million au premier tour. Un chiffre qui avait laissé les observateurs perplexes car la publication des statistiques définitives par le Parti socialiste avait semblé compliquée.

La tâche qui attend Benoît Hamon est difficile tant le Parti socialiste semble à la déroute après cinq années aux affaires marquées par la déchéance de nationalité et l’usage répété du 49.3 (lors de la loi Macron et plus récemment de la loi travail). Il devra défendre les couleurs du parti contre les coups de boutoir de Jean-Luc Mélenchon à sa gauche, mais aussi d’Emmanuel Macron à sa droite.