C’est un sommet historique de l’Union africaine (UA) qui s’est ouvert ce lundi 30 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie, en présence d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernements africains, ainsi que du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

En dépit des enjeux importants que représentent l’examen du retour du Maroc dans l’organisation panafricaine et l’élection du nouveau président de la Commission de l’UA, plusieurs chefs d’Etat n’ont toutefois pas fait le déplacement de la capitale éthiopienne.

Ainsi l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, miné par la maladie depuis son accident cardio-vasculaire de 2013, n’a pas fait le voyage d’Addis-Abeba et a préféré faire représenter son pays par le premier ministre Abdelmalek Sellal.

Comme à son habitude, le Camerounais Paul Biya n’est pas présent à ce sommet qui a pour thème principal « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ». La silhouette du président camerounais n’a pas été aperçue ici depuis plus d’une décennie. Officiellement en vacances à Londres, le Nigérian Muhamadou Buhari, que l’ont dit malade, n’a pas fait le voyage de la capitale éthiopienne, pas plus que le président tunisien Béji Caïd Essebsi.

« Famille naturelle »

Empêtrés dans des problèmes politiques et institutionnels dans leur pays, le Congolais Joseph Kabila et le Burundais Pierre NKurunziza sont restés dans leur capitale respective. Même prudence de la part de leur homologue ivoirien Alassane Ouattara qui, sortant d’une série de mutineries, a choisi de mandater son vice-président Daniel Kablan Duncan à Addis-Abeba. Plus surprenantes sont les absences au sommet du Béninois Patrice Talon et du Malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Le Sud-Africain Jacob Zuma et l’Egyptien Al-Sissi, deux poids lourds du continent, sont présents à ce sommet qui a désigné le Guinéen Alpha Condé comme nouveau président en exercice de l’Union africaine pour 2017 et vient d’élire, lundi après-midi, à la tête de la Commission le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

De son côté, le roi Mohammed VI est arrivé, samedi, à la tête d’une forte délégation dans la capitale éthiopienne. Il a eu de très nombreux entretiens en tête-à-tête avec les chefs d’Etat présents à Addis-Abeba. Mohammed VI a par ailleurs offert, dimanche, dans un palace de la capitale éthiopienne, une réception à laquelle ont pris part une quarantaine de chefs d’Etat ou de délégations. Les analystes y voient un bon présage pour l’examen, en fin d’après-midi lundi, de la demande de retour du Maroc. Une source gouvernementale marocaine avait indiqué dimanche que 42 pays africains s’étaient prononcés en faveur du retour du royaume chérifien dans « sa famille naturelle ».