La police allemande a mené, mercredi 1er février, à l’aube une vaste opération contre la mouvance salafiste. Plus d’un millier de policiers ont participé à cette opération à Francfort et dans d’autres villes du Land de Hesse, notamment à Darmstadt et Wiesbaden. Une cinquantaine de lieux différents ont été perquisitionnés dans la région de Francfort et un Tunisien âgé de 36 ans a été arrêté.

Ce ressortissant tunisien est suspecté d’avoir voulu préparer un attentat en Allemagne. Il « fait l’objet d’une enquête pour sa participation à la planification et à la mise en œuvre de l’attentat du Musée du Bardo le 18 mars 2015 [à Tunis] et de l’attaque contre la ville tunisienne frontalière [de la Libye] de Ben Gardane au début de mars 2016 », a annoncé le parquet de Hesse dans un communiqué, accusant l’individu d’agir pour le compte de l’organisation djihadiste Etat islamique.

L’intéressé s’est fait enregistrer comme demandeur d’asile en août 2015, ont précisé les services du procureur général de Francfort. L’homme, qui avait déjà séjourné dans le pays entre 2003 et avril 2013, est soupçonné d’avoir recruté en Allemagne pour le compte de l’organisation Etat islamique depuis août 2015 et mis sur pied un réseau en vue de mener une « attaque terroriste » sur le sol allemand.

L’Allemagne visée à son tour

Le projet n’en était qu’à ses débuts et aucune cible précise n’avait encore été choisie, a ajouté le parquet. « Il ne s’agissait pas d’éviter une attaque imminente », a confirmé le ministre de l’intérieur régional, Peter Beuth. Seize autres suspects, âgés de 16 à 46 ans, font l’objet de vérifications.

Les autorités allemandes, qui estimaient depuis des mois que le pays était dans le « viseur du terrorisme international », ont resserré le dispositif de sécurité depuis l’attentat au camion qui a fait douze morts le 19 décembre sur un marché de Noël de Berlin.

Par ailleurs, trois personnes ont été arrêtées mardi soir alors qu’elles étaient sur le point de partir pour l’Irak ou la Syrie pour rejoindre l’EI.