SUD a appelé, mercredi 1er février, la CGT à s’opposer à l’accord sur l’amélioration des conditions de travail des facteurs et sur l’évolution des métiers de la distribution. Le texte a été signé, mardi 31 janvier, par FO COM (18,9 % des voix) – la CFDT F3C (21,05 %), la CFTC (3,45 %) et la CGC (2,6 %) l’avaient déjà approuvé.

L’accord a ainsi dépassé le seuil des 30 % des voix nécessaire à sa validation, après trois mois de négociation. De son côté, la CGT, première force syndicale du groupe, « consulte les postiers avant de se prononcer », tandis que SUD et UNSA rejettent le texte. Avec cet accord, s’il est confirmé, la restructuration de La Poste franchirait une étape qualifiée d’« historique » par la direction.

Le groupe est engagé dans un vaste projet de modernisation, qui répond à la chute continue des volumes du courrier. En décembre 2016, la Cour des comptes a appelé La Poste à « accélérer les transformations en cours »… « tout en conservant l’adhésion des postiers ». C’est tout l’enjeu de cet accord conclu pour quatre ans.

« Des promesses auxquelles on ne croit pas »

Les changements en cours ont en effet créé de fortes tensions dans la branche services-courrier-colis, où les syndicats sont régulièrement alertés sur des situations de malaise profond.

FO COM a jugé que « l’accord va contribuer à améliorer la situation des facteurs, déclare Philippe Charry, secrétaire général de FO COM. On a obtenu des engagements écrits et chiffrés sur la sécabilité [élargissement des tournées des facteurs en cas de besoin] et l’emploi. Le recrutement de 3 000 CDI en 2017, c’est concret. Plus de 30 000 promotions vont être réalisées sur quatre ans. On part donc du principe qu’on a les moyens de faire respecter l’accord. Tout cela va être regardé de près. »

Mais les syndicats non signataires, même s’ils reconnaissent des avancées, notamment le doublement des recrutements prévus en 2017, restent sur leur garde. Dès le départ, SUD voulait que les négociations portent « sur toutes les branches de La Poste, les cas de mal-être concernant tous les métiers, rappelle Nicolas Galépides, secrétaire général de SUD. Orcet accord n’intègre que la distribution et des promesses auxquelles on ne croit pas. »

Un scepticisme partagé par la CGT. « La nouvelle stratégie décidée au lendemain de la plénière de fin janvier remet en cause des points de l’accord. On sent un dialogue social déloyal », réagit Valérie Mannevy, membre du bureau fédéral de la CGT. La centrale n’a pas encore répondu à l’appel de SUD à « user du droit d’opposition », pour la même raison qu’elle n’a pas signé l’accord. « On consulte », affirme Mme Mannevy. Mais si SUD (21,58 %) et la CGT (28,44 %) s’entendaient pour s’opposer à l’accord, il serait invalidé.