Penelope Fillon lors du meeting de son époux le 29 janvier à la Villette. | LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »

« Moi, je n’ai jamais été l’assistante de mon mari » et « je ne me suis pas occupée de sa communication non plus ». Ce sont deux phrases, lourdes de conséquences, que Penelope Fillon a prononcé lors d’un entretien avec des journalistes britanniques en mai 2007, selon France Télévisions.

Un extrait vidéo de cet entretien, dont France Télévisions a retrouvé la trace (mais que Le Monde n’a pas visionné), doit être diffusé lors de l’émission « Envoyé spécial » du jeudi 2 février.

Ces déclarations jettent un nouveau doute sur la réalité de l’emploi pour lequel Penelope a été rémunérée une première fois entre 1988 et 1990, et une seconde entre 1998 à 2002, en tant qu’assistante parlementaire de son mari, comme l’a révélé Le Canard enchaîné. Des soupçons qui plombent la candidature du candidat Les Républicains à l’élection présidentielle.

« Connue que comme une mère »

L’origine de ce document réside dans un portrait de Penelope Fillon réalisé par le quotidien anglais The Telegraph en mai 2007, alors que François Fillon venait d’être nommé premier ministre par Nicolas Sarkozy. Ces derniers jours, ce portrait a été exhumé et fait l’objet de reprises, notamment en raison d’une phrase dans laquelle Mme Fillon déclare : « Je me suis rendu compte que mes enfants ne m’ont jamais connue que comme une mère », donnant à penser qu’elle n’avait pas eu d’activité professionnelle avant cette date.

Or une vidéo, qui n’est plus disponible en ligne, accompagnait cet entretien. Les journalistes d’Envoyé spécial Yvan Martinet et Tristan Waleckx ont retrouvé la personne qui avait tourné les images, datées du 18 mai 2007. Celle-ci avait conservé les rushs de l’entretien, dont elle a cédé les droits à France Télévisions. C’est en visionnant ces prises de vues que les deux journalistes ont constaté que certains passages, dont celui dans lequel Mme Fillon prononce les deux phrases, n’avaient pas été exploités à l’époque dans le portrait. Elles prennent aujourd’hui une tout autre dimension.