Dans un magasin Conforama, à Paris. | JACK GUEZ / AFP

Fabricants d’électroménager, de meubles et distributeurs font le même constat : l’élection présidentielle va figer le marché français de l’équipement de la maison, déjà moins dynamique au second semestre 2016 qu’au premier. « Historiquement les élections, ce n’est jamais très favorable, car c’est un facteur d’incertitude pour les consommateurs », explique Alexandre Nodale, président-directeur général de Conforama.

Après une reprise en 2015, le marché du meuble a progressé de 2,3 % en 2016, à 9,56 milliards d’euros, selon les chiffres dévoilés jeudi 2 février par la filière meuble (Fédération française du négoce de l’ameublement et de l’équipement de la maison, Union nationale des industries de l’ameublement français et Institut de prospective et d’études de l’ameublement).

Mais l’année dernière n’a pas été uniforme, loin de là. Après un premier semestre 2016 exceptionnel (+ 4,8 %, soit la plus forte progression semestrielle enregistrée depuis 2007), les professionnels avaient espéré une poursuite de l’activité sur le reste de l’année. Il n’en a rien été. « Les résultats du mois de juillet ont pesé sur la progression des ventes avant que ces dernières ne s’effondrent en août (– 8,3 %). Depuis septembre, la croissance aura néanmoins repris avec des progressions mensuelles comprises entre 1 % et 3 %, plus en phase avec les standards du marché du meuble. Le second semestre reste ainsi étal par rapport à 2015 et bien loin des résultats du premier semestre », note la filière.

L’innovation soutient les ventes

Même constat chez les professionnels de l’électroménager. Après une bonne année 2015, le marché a enregistré une progression de 1,7 % en 2016 (3,2 % en valeur pour le petit électroménager et + 0,8 % pour le gros électroménager), à 4,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Europe, selon les données publiées mardi 31 janvier par le Gifam (Groupement professionnel des fabricants d’appareils ménagers). « En milieu d’année, on espérait mieux », affirme André Dot, directeur général de SEB France et membre du Gifam.

Les ventes restent en grande partie soutenues par l’innovation des marques, et notamment le développement des produits connectés. Ainsi 1,4 milliard d’euros ont été investis en recherche et développement en Europe par les marques en 2016. Chez Conforama, M. Nodale constate qu’« il y a eu un vrai effet de la Coupe du monde de football, notamment dans les ventes de téléviseurs. Cela a créé du trafic dans mes magasins, et les gens avaient envie de dépenser. Au second semestre, on est revenu à plus de réalité. »

Si tous attendent les effets d’une reprise du marché immobilier, ils peuvent aussi compter sur le fait que, depuis la crise des subprimes et depuis les attentats en France, les ménages recherchent « plus de douceur et de confort dans leur intérieur, au moment où le monde extérieur devient de plus en plus complexe », constate Vincent Grégoire, directeur du département « art de vivre » du bureau de style NellyRodi.