La candidate à l’élection présidentielle française nie tout abus et a dénoncé un « combat politique » du Parlement contre son parti, le Front national, alors que d’autres litiges sont déjà en cours pour d’autres élus européens du FN, dont Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch. | ERIC PIERMONT / AFP

Le Parlement européen s’est défendu de toute « persécution » de l’eurodéputée d’extrême droite Marine Le Pen, dans un communiqué publié jeudi 2 février, répondant aux accusations de la Française sur des retenues sur son salaire pour l’emploi douteux d’assistants parlementaires.

La candidate à l’élection présidentielle française nie tout abus et a dénoncé un « combat politique » du Parlement contre son parti, le Front national, alors que d’autres procédures sont déjà en cours pour d’autres élus européens du FN, dont Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch.

« Aucune procédure de recouvrement ne s’inscrit en aucune manière dans un processus de discrimination ou de persécution envers une personne ou un parti politique », a souligné dans son communiqué le Parlement, précisant que « le recouvrement n’intervient qu’en cas de refus de remboursement des sommes indûment perçues ». Selon une source parlementaire à l’AFP, les retenues sur salaire concernant Marine Le Pen doivent démarrer à la mi-février.

Une somme réclamée pour février au plus tard

Marine Le Pen a refusé de verser la somme de 298 392 euros qui lui était réclamée depuis plusieurs semaines et qui devait être remboursée le mardi 31 janvier au plus tard, en recouvrement des salaires perçus pendant six ans, en tant qu’assistante parlementaire, par Catherine Griset. En conséquence, le Parlement peut lancer une procédure pour prélever directement cette somme sur les indemnités de Mme Le Pen.

« Après avoir donné la possibilité à la députée de faire valoir toute observation utile, le Parlement a décidé, suivant la réglementation financière européenne en vigueur, de procéder au recouvrement de la somme due. »

L’Organisme européen de lutte contre la fraude (OLAF), après son enquête, avait transmis en juillet 2016 un rapport final au président du Parlement, où il avait évalué le préjudice financier subi par l’Union européenne à 340 000 euros. L’avocat de Marine Le Pen, Me Ceccaldi, a déposé jeudi une plainte pour faux contre le président du Parlement européen, ainsi que le directeur général et la directrice des enquêtes de l’OLAF.

Un recours possible

Le Parlement européen avait ensuite décidé en décembre 2016 du recouvrement effectif des sommes versées pour les assistants parlementaires de Mme Le Pen, dont il considère qu’ils n’effectuaient pas véritablement un travail lié au mandat européen de l’eurodéputée.

Un recours est possible contre cette procédure, « devant les instances décisionnelles du Parlement européen » ou « devant la Cour de justice européenne », mais il n’est pas suspensif, a précisé le Parlement.

Outre les affaires liées aux eurodéputés FN, une dizaine d’eurodéputés britanniques du UKIP, dont Nigel Farage, sont aussi soupçonnés par le Parlement européen d’avoir indûment perçu des centaines de milliers d’euros pour rémunérer des assistants ne travaillant pas réellement dans le cadre de l’institution, a-t-on appris jeudi de source parlementaire à Bruxelles.