Le président Donald Trump à la Maison Blanche, le 2 février. | Carolyn Kaster / AP

« J’adore l’Australie comme pays mais nous avons un problème », a lancé jeudi 2 février Donald Trump depuis la Maison Blanche, évoquant un accord sur l’accueil de migrants forgé entre Canberra et l’administration de son prédécesseur Barack Obama.

Le président américain a eu un entretien téléphonique houleux le week-end dernier avec le premier ministre australien Malcolm Turnbull, au sujet de cet accord annoncé en novembre 2016 et portant sur la réinstallation aux Etats-Unis d’un millier d’immigrés légaux parqués par l’Australie dans des camps offshore.

Admettant que Washington devait « respecter » les engagements pris par l’administration de Barack Obama, Donald Trump s’est dit aussi en droit de s’interroger sur un texte qu’il avait qualifié plus tôt sur Twitter de « stupide ».

Le sénateur républicain John McCain, souvent en désaccord avec M. Trump, a indiqué avoir appelé l’ambassadeur australien à Washington pour l’assurer de son soutien indéfectible à l’alliance entre les Etats-Unis et l’Australie.

  • Tensions avec Téhéran

Dans un autre tweet matinal, le 45e président des Etats-Unis a aussi ravivé les tensions historiques avec Téhéran, alors que son prédécesseur Barack Obama s’était efforcé de les apaiser :

« L’Iran a été formellement MIS EN GARDE pour avoir tiré un missile balistique », a réaffirmé Donald Trump.

Il a aussi dénoncé une nouvelle fois l’accord « désastreux » de juillet 2015 sur le nucléaire iranien scellé entre la République islamique et les grandes puissances.

« Rien n’est exclu », a-t-il ensuite répondu à une journaliste qui l’interrogeait sur une action militaire américaine contre Téhéran.

  • La Corée du Nord doit bien se tenir

Le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, James Mattis, a mis en garde la Corée du Nord, promettant une réponse « efficace et écrasante » en cas d’usage de l’arme nucléaire par Pyongyang et a rassuré Séoul du soutien américain.

« Toute attaque contre les Etats-Unis, ou contre nos alliés, sera vaincue et toute utilisation d’armes nucléaires rencontrera une réponse efficace et écrasante », a déclaré James Mattis au ministère de la Défense sud-coréen, à l’issue d’une visite de deux jours à Séoul.

  • Sanctions russes dictées par... Obama

Le Trésor américain a amendé certaines sanctions portant sur la vente en Russie d’équipements de technologies de l’information comme des téléphones cellulaires et des tablettes, selon un avis publié par l’OFAC, l’agence de l’administration qui impose des sanctions financières.

L’OFAC autorise désormais « certaines transactions » avec la Russie en modifiant la directive d’avril 2015 prise par l’administration Obama. Celle-ci avait été adoptée pour contrer « des activités cybernétiques malveillantes ». La Maison Blanche s’est empressée de démentir que ces modifications constituaient un assouplissement des sanctions. « Je n’ai rien assoupli », a affirmé Donald Trump. La nouvelle disposition vise à corriger des effets inattendus des précédentes sanctions, a expliqué jeudi une haute responsable du Trésor.

  • Schwarzenegger, attaqué, réplique avec humour

Au « petit déjeuner national de prière », un rituel de Washington qui rassemble des élus des deux bords, Donald Trump a étrillé Arnold Schwarzenegger, qui lui a succédé à la tête de l’émission de télé-réalité « The Celebrity Apprentice ».

« Ils ont embauché une star du cinéma, Arnold Schwarzenegger, pour me remplacer. Et nous avons vu ce qui s’est passé, une chute vertigineuse des audiences, un désastre total », a-t-il dit. « Je veux prier pour Arnold et pour ses audiences, OK? », a-t-il ajouté, au milieu de rires de l’assistance.

L’acteur qui incarne « Terminator » ne s’est pas laissé intimider: « Donald, j’ai une idée : pourquoi ne pas échanger nos postes? », a-t-il réagi dans une courte vidéo. « Les gens pourront de nouveau dormir tranquillement... ».

  • Le patron d’Uber lâche le forum de dirigeants d’entreprises

Le patron d’Uber, Travis Kalanick, a quitté un forum stratégique de dirigeants d’entreprises chargé de conseiller le président américain Donald Trump, dont la politique controversée sur l’immigration commençait à peser sur l’activité du service de réservation de voitures avec chauffeur.

« Plus tôt aujourd’hui, j’ai parlé brièvement avec le président de son décret sur l’immigration et des problèmes pour notre communauté. Je lui ai aussi faire savoir que je ne pourrai pas participer à son conseil économique », a annoncé Travis Kalanick aux salariés d’Uber dans un courriel interne.

« Rejoindre le groupe [de conseillers économiques] n’était pas censé être une validation du président ou de son agenda, mais malheureusement cela a été mal interprété exactement comme si cela l’était », ajoute-t-il.

  • Berkeley sanctionné ?

Manifestation à Berkeley, le 2 février. | Elijah Nouvelage / AFP

Donald Trump a menacé de couper les vivres de l’université de Berkeley, où des manifestants ont violemment protesté contre la venue d’un éditorialiste du site d’extrême droite Breitbart, nouveau signe d’une montée des tensions en Amérique depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Dans un tweet le président américain a menacé de supprimer les financements fédéraux de l’université californienne, haut lieu de la contre-culture et bastion des défenseurs de la liberté d’expression dans les années 60 et 70 :

« Si l’UC Berkeley ne permet pas la liberté d’expression et pratique la violence sur des personnes innocentes qui ont des points de vue différents - PAS DE FONDS FEDERAUX ? »