Travis Kalanick, le patron d’Uber, a renoncé à participer au conseil économique de Donald Trump. | ROBERT GALBRAITH / REUTERS

Travis Kalanick renonce : jeudi 2 février, le patron d’Uber a annoncé qu’il ne participerait plus au conseil économique de Donald Trump. Depuis plusieurs jours, l’entreprise de voitures de transport avec chauffeur et son dirigeant étaient sous le feu des critiques, de la part de leurs clients mais aussi de leurs propres salariés.

Le week-end précédent, Uber avait été soupçonnée d’avoir cherché à tirer profit des manifestations de taxis contre le décret de Donald Trump sur l’immigration, en proposant des prix inférieurs à ceux qui auraient pu être pratiqués. De nombreux internautes ont appelé à boycotter Uber, en utilisant le mot-clé #DeleteUber (supprimez Uber). Plus de 200 000 personnes se seraient exécutées, selon le New York Times. Ce qui a profité à son concurrent Lyft, qui a de son côté promis de faire don d’un million de dollars à l’ACLU (American Civil Liberties Union), puissante organisation américaine de défense des libertés publiques.

Le décret « va à l’encontre de tout ce en quoi Uber croit »

Pour apaiser les tensions, Uber a affirmé que l’entreprise n’avait jamais eu l’intention « de casser la grève ». Travis Kalanick a, quant à lui, assuré sur Twitter que le décret de Donald Trump « va à l’encontre de tout ce en quoi Uber croit ». Et mis sur pied un fonds de 3 millions de dollars pour apporter une aide, notamment juridique, aux chauffeurs visés par le décret.

Mais cela n’a pas suffi : la gronde est aussi venue de l’intérieur de l’entreprise, de nombreux salariés protestant contre la participation de Travis Kalanick au conseil économique de Donald Trump, qu’il avait rejoint en décembre. Cédant sous la pression, il a finalement annoncé jeudi son départ du conseil. Dans un message transmis à ses employés, dont le New York Times a obtenu une copie, il explique qu’Uber « continuera à se battre pour changer la politique d’immigration », et que rester dans ce conseil entrait « en contradiction » avec cette idée.

Elon Musk reste mais compte faire part de ses « objections »

Parallèlement, une autre grande figure du secteur des nouvelles technologies a de son côté annoncé, le même jour, qu’il continuerait à siéger dans ce conseil. Elon Musk, le très médiatique patron du constructeur automobile Tesla et de l’entreprise spatiale Space X, a annoncé qu’il participerait à la réunion prévue vendredi. « Ces conseils donnent simplement des recommandations et y participer ne signifie pas que j’approuve toutes les actions de l’administration », a-t-il déclaré dans un communiqué. Elon Musk a toutefois tenu à préciser qu’il allait, avec d’autres, « faire part de [ses] objections concernant le récent décret sur l’immigration et proposer des changements ».

La plupart des grandes entreprises de la Silicon Valley ont pris position, ces derniers jours, contre le décret en question, qui interdit l’entrée sur le territoire américain pendant trois mois des ressortissants de sept pays à majorité musulmane. Certaines de ces entreprises avaient été très critiquées pour leur participation à une grande réunion à la Trump Tower en décembre. Si elles étaient, depuis, restées relativement silencieuses sur les questions politiques, elles ont pour la plupart vivement réagi au décret sur l’immigration. Ces entreprises plaident depuis plusieurs années pour un assouplissement de la politique américaine à ce sujet. Notamment parce qu’elles emploient beaucoup de personnes étrangères, qu’elles ont parfois du mal à faire venir en raison de la rigueur de la politique migratoire américaine.

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