Le quartier général d’Areva, à Courbevoie près de Paris. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Le conglomérat industriel japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a annoncé vendredi 3 février un accord pour investir 250 millions d’euros dans le groupe nucléaire français Areva, qui se trouve en grande difficulté.

« MHI va acquérir une part de 5% pour un montant d’environ 250 millions d’euros » dans NewCo, le nouvel Areva qui sera recentré sur le cycle du combustible après la cession de l’activité réacteurs (Areva NP) à EDF, prévue au second semestre 2017, a déclaré le groupe dans un communiqué.

« A travers cet accord, je suis ravi de pouvoir contribuer à la réorganisation de l’industrie nucléaire en France », a commenté le PDG de MHI, Shunichi Miyanaga, disant espérer renforcer encore ce partenariat via « des investissements futurs ».

« Parallèlement à l’investissement dans NewCo, MHI est en discussions pour procéder à un investissement similaire dans Areva NP », souligne le conglomérat nippon.

Collaboration dans les années 1990

Les deux groupes se connaissent bien, leur collaboration datant du début des années 1990, rappelle MHI qui vante « les capacités technologiques » de NewCo, promis selon lui à « une solide croissance ».

Areva, dont le plan de sauvetage a été approuvé par Bruxelles, doit procéder cette année à des augmentations de capital d’un montant total de 5 milliards d’euros, souscrites à hauteur de 4,5 milliards d’euros par l’Etat français, son actionnaire majoritaire.

La somme restante sera donc apportée par MHI et, selon une source proche du dossier, par son compatriote JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited), qui n’avait pas encore confirmé l’information vendredi matin à Tokyo.

Validation dans la journée

Deux assemblées générales des actionnaires de NewCo et d’Areva SA (holding de tête du futur groupe) se tiendront ce jour pour valider ces opérations. En revanche, le groupe chinois CNNC a finalement décidé de ne pas participer à l’opération.

D’après des informations de presse, la France souhaitait que les investisseurs chinois et japonais détiennent la même participation au capital de NewCo, alors que Pékin voulait être le premier actionnaire derrière l’Etat français dans un contexte de relations diplomatiques tendues avec Tokyo.

Les Chinois exigeaient aussi un représentant au conseil d’administration de NewCo, une demande rejetée par l’Etat français.