Rapidement en rupture de stock, la NES Classic Mini s’est vendue à 84 000 exemplaires. | Nintendo

Nintendo présentait mercredi 1er février son bilan financier pour l’année 2016. À cette occasion, Pixels s’est entretenu avec Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France, et l’a interrogé, entre autres, sur le succès surprise de la Nintendo NES Classic Mini. Très difficile à trouver dans le commerce lors de sa sortie en novembre, cette réédition nostalgique de la fameuse console des années 1980 s’est pourtant écoulée à 1,5 million d’exemplaires dans le monde. Philippe Lavoué s’explique sur les raisons de cette rareté.

La NES Classic Mini a-t-elle été un succès pour Nintendo ?

Le retrogaming mobilise indéniablement les ventes. On a vendu 84 000 NES Mini en France. On en a certainement raté pas mal, on a été un peu « petit bras » sur cette proposition-là. On aurait pu en vendre 100 000 pièces. On continue à alimenter le marché, mais on ne voulait pas le saturer avant le lancement de la Switch [La prochaine console de Nintendo, NDLR].

Ce sont pourtant deux consoles qui sont sur des créneaux extrêmement différents… Craignez-vous qu’elles se parasitent ?

Non, absolument pas, on voulait juste faire en sorte que nos partenaires et distributeurs soient concentrés sur nos propositions de valeur. La NES Mini avait un temps de vie sur la fin de l’année, on ne voulait pas que ce temps de vie dure indéfiniment. Les enjeux à venir son évidemment beaucoup plus important. Et pour nous, et pour eux.

Cette rupture de stock est un motif de déception ?

Chez Nintendo, quand on échoue, on apprend. Ce n’est pas forcément une déception d’apprendre, même si les ruptures de stock sur Super Mario Maker, sur la NES Mini, sont toujours un peu amères sur le moment. On n’est pas satisfaits quand les fans réclament un produit.

Certains vous ont suspecté d’avoir volontairement voulu créer un effet de rareté…

Vous savez, on ne peut pas être à la fois les distributeurs de 854 000 exemplaires de Pokémon Soleil & Lune sans quasiment de rupture, réaliser avec ces jeux les troisième et cinquième meilleures ventes de l’année, ou de faire la neuvième meilleure vente du marché avec Yo-Kai Watch, et être taxés d’essayer de sevrer le marché.

Je peux vous le dire avec beaucoup de force : la volonté des équipes Nintendo en France, c’est de satisfaire la demande du marché, de satisfaire la demande des fans. On a des délais de réactivité liés à l’éloignement, parfois, des sources de production. On a eu des aléas de production sur la NES Mini, c’est une réalité. Mais effectivement, on reconnaît tout à fait qu’on a une part de responsabilité dans la situation et dans le fait qu’il y a à peu près 20 000 ou 25 000 personnes qui n’ont pas eu la console qu’ils souhaitaient. Et on le regrette.

Est-il prévu d’en mettre davantage en vente ?

On réapprovisionne progressivement, en fonction des réservations. On a eu des petits soucis d’approvisionnement sur certains composants, et on a été pénalisés par le tremblement de terre au mois d’août [au Japon], qui a créé pas mal de chaos dans l’approvisionnement.