Fêter l’anniversaire de Beaubourg, emmener les enfants au Musée en herbe, écouter l’organiste Olivier Latry à la Philharmonie de Paris, découvrir la très belle pièce d’Adel Hakim, rire à nouveau des comédies cultes d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, ou revivre l’histoire de la danse à Nantes : les occasions de sortir ne manquent pas.

ARTS. Le Centre Pompidou se met en quatre pour ses 40 ans

La parade de The Brassta, prévue au centre Pompidou pour son 40e anniversaire. | Yvan Clédart

Le Centre Pompidou fête ses 40 ans et invite les visiteurs à célébrer cet anniversaire samedi 4 et dimanche 5 février à Paris en participant à une farandole de spectacles, de rencontres, de projections et de conférences. L’accès à toutes les expositions et manifestations est gratuit à cette occasion.

Samedi, parmi les très nombreuses propositions, une fanfare atypique, entre jazz, funk et pop, The BrassTa, parcourra le Forum, à 11 heures ; au même niveau, dans l’espace consacré aux 13-16 ans, de jeunes artistes monteront sur scène le temps d’un mini-concert à 13 h 30, 15 heures et 16 h 30 ; de 20 heures à 2 heures du matin, un bal monochrome (consigne est donnée de venir vêtu d’une même couleur de la tête aux pieds) réunira les amateurs de danse autour de Chloé, Prieur de la Marne et Ariel Wizman.

Dimanche, un conteur accompagnera les petits et leurs parents à la découverte des collections (de 11 h 30 à 18 heures aux niveaux 4 et 5, départs toutes les demi-heures) ; on pourra exercer à la fois ses méninges et ses muscles en participant à un atelier d’« aérobic philosophique » (à 11 h 30,12 h 30 et 13 h 30) ; au Forum, à 14 h 30 et 16 h 30, les visiteurs pourront aller à la rencontre d’un Nudibranchia, gastéropode marin sorti de l’imagination du danseur Sylvain Prunenec qui présentera son spectacle Abysse. Une multitude de suprises à partager en famille. Sylvie Kerviel

Week-end anniversaire du Centre Pompidou, de 11 heures à 2 heures samedi 4 février, de 11 heures à 21 heures dimanche 5 février.

MUSIQUE. Olivier Latry, organiste voltigeur à la Philharmonie

Olivier Latry à la Philharmonie de Paris, le 19 janvier. | Bertrand Noël pour "Le Monde"

Titulaire du grand orgue de Notre-Dame de Paris, interprète de la fameuse Marseillaise du 15 novembre 2015 improvisée pendant la messe en hommage aux victimes des attentats – une vidéo devenue virale sur Internet –, l’organiste français Olivier Latry est descendu de sa tribune pour s’asseoir à la console de l’orgue symphonique de la Philharmonie de Paris.

Il y a enregistré pour Erato un disque de transcriptions et de tubes pour orchestre, comme Le Vol du bourdon de Rimski-Korsakov, La Danse macabre de Saint-Saëns ou Prélude et Mort d’Isolde, extrait du Tristan de Wagner. Un programme qu’il reprendra seulement en partie dans son concert du dimanche 5 février à la Philharmonie de Paris, où il interprétera aussi des must du répertoire, comme la très impressionnante Fantaisie et fugue sur le choral « Ad nos, ad salutarem undam » de Liszt. Marie-Aude Roux

Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès, Paris-19e. Dimanche 5 février à 16 h 30. Tél. : 01-44-84-44-84. De 10 € à 25 €.

THÉÂTRE. Des fleurs contre des murs de haine à Ivry

« Des roses et du jasmin », pièce écrite et mise en scène par Adel Hakim. | NABIL BOUTROS

Il y a trois bonnes raisons d’aller voir Des roses et du jasmin. La première est que cette pièce se joue à la Manufacture des Œillets, où le Théâtre des Quartiers d’Ivry vient de s’installer, après des travaux très réussis, qui respectent l’architecture industrielle du lieu. On se sent bien dans le hall, beau et accueillant. On se sent bien aussi dans la grande salle, qui respire.

C’est là que l’on voit Des roses et du jasmin, une fresque écrite et mise en scène par Adel Hakim, qui croise l’histoire d’Israéliens et de Palestiniens, à travers trois générations, de 1944 à 1988. Cette pièce montre, à travers le temps d’une famille, comment s’est nouée une tragédie politique qui paraît sans issue, tant les murs de haine et d’incompréhension se sont densifiés, année après année.

Les personnages, campés et humains, sont interprétés par des comédiens du Théâtre national palestinien, où Des roses et du jasmin a été créé, en juin 2015, dans des conditions pour le moins difficiles. Adel Hakim a tenu bon, et il a eu raison : c’est du théâtre populaire, au beau sens du terme, que nous offrent des comédiens rares sur une scène française, et très doués dans l’art du jeu expressif. Brigitte Salino

Théâtre des Quartiers d’Ivry à la Manufacture des Œillets, 1, place Pierre-Gosnat, Ivry-sur-Seine. M°  : Mairie-d’Ivry. Tél. : 01-43-90-11-11. Vendredi 3 février à 20 heures ; samedi 4 à 18 heures ; dimanche 5 à 16 heures (dernière). De 7 € à 24 €. Durée : 3 heures. En arabe surtitré.

STREET ART. Invader envahit le Musée en herbe, à Paris

Une scène de l’exposition : « Hello My Game Is » de Space Invader. | Lionel Belluteau

Peut-on aller visiter cette exposition destinée aux enfants… sans enfant ? Voici la question que se posent les fans d’Invader qui n’ont pas forcément d’alibi pour aller découvrir ce qu’a concocté le street-artiste français pour le Musée en herbe. Si elle est réellement dimensionnée pour les enfants, les grands enfants ne bouderont pas leur plaisir face à cette petite immersion dans son univers ludique (et, si besoin, les masques mis à disposition des jeunes visiteurs pourront leur permettre de garder l’anonymat).

En guise d’entrée en matière, l’artiste propose de (re)jouer aux premiers jeux d’arcade, datant des années 1970 et 1980, dont les créatures faites de pixels low-tech sont la matrice originelle de ses propres « Space Invaders ».

Une salle propose un aperçu de son invasion, en vingt ans, de 67 villes à travers le monde, avec une carte interactive illustrée et un mur de reproductions de mosaïques implantées dans les rues. Une autre est consacrée à son travail de « rubikcubisme » : discipline où il décline l’esthétique du pixel avec pour matériau des Rubik’s Cubes. Enfin, la dernière salle, consacrée aux ateliers pour enfants, reconstitue son propre atelier, fourmillant de personnages, de masques et de carreaux multicolores. Emmanuelle Jardonnet

Jusqu’au 3 septembre au Musée en herbe, 23, rue de l’Arbre-Sec, Paris 1er. Ouvert tous les jours de 10 heures à 19 heures, nocturne le jeudi jusqu’à 21 heures. Pour consulter la liste des ateliers : www.musee-en-herbe.com

MUSIQUE. A la Folle Journée de Nantes, on y danse, on y danse…

Ira Weinrauch

Que cache ce « Rythme des peuples », dont René Martin a labellisé l’édition 2017 de sa Folle Journée nantaise ? La danse, cette forme primitive de l’expression artistique née du génie populaire.

Cinq jours durant, le Beaumarchais de la musique classique s’emploiera à faire revivre cette traversée de l’histoire de la musique par le corps, des suites de danses de la Renaissance, de l’ère baroque et du répertoire classique aux ballets des XIXe et XXe siècles (le pas de deux France-Russie) jusqu’aux ressauts de notre temps. Les choses iront bien sûr en s’accélérant pour culminer les 4 et 5 février pour un week tourbillonnant. Marie-Aude Roux

Palais des congrès de Nantes. Samedi 4 et dimanche 5 février, de 9 h 30 à 22 h 30. Follejournee.fr

CIRQUE. Le meilleur des arts de la piste à Marseille

Sous la toile de Jheronimus - Les Colporteurs (Episode 1/3) / BIAC 2017
Durée : 01:05

Pour sa deuxième édition sous la houlette de Raquel Rache de Andrade et Guy Carrara, la Biennale internationale des arts du cirque, qui se tient jusqu’au 19 février, à Marseille, mais aussi dans vingt-cinq villes de la région, a mis en place un village de cinq chapiteaux installés sur les plages du Prado.

Parmi la cohorte de spectacles programmés, on peut savourer, entre le 3 et le 5 février, différentes pièces signées par le gratin des arts de la piste aujourd’hui. Secret (temps 2) de Johann Le Guillerm poursuit la quête féroce de terrains de jeux et d’agrès inédits initiée depuis le début des années 2000 par cette figure majeure du cirque. Sous la toile de Jheronimus, de la compagnie des Colporteurs, experts en acrobatie sur fil de fer sous la houlette d’Antoine Rigot, plonge dans l’univers de Bosch pour ce nouveau spectacle qui fait aussi la part belle au mât chinois et à la danse.

Quant aux fameux clowns de la troupe des Nouveaux Nez, ils présentent leur création intitulée Triiio, en français, en allemand, en espagnol et en anglais, pour tout public à partir de 8 ans. L’éclectisme magique du cirque contemporain aujourd’hui a rendez-vous à Marseille. Rosita Boisseau

Biennale internationale des arts de la piste. Marseille.

THÉÂTRE. Retour gagnant pour Agnès Jaoui à la Porte Saint-Martin

Nina Meurisse, Léa Drucker, Jean-Baptiste Marsenac, Laurent Capelluto, Grégory Gadebois dans « Cuisine et dépendances ». | Pascal Victor / ArtComPress

Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ne quittent plus l’affiche du Théâtre de la Porte Saint-Martin. Après y avoir joué en début de saison Les Femmes savantes, de Molière, sous la direction de Catherine Hiegel, ce sont désormais leurs deux pièces cultes, écrites à quatre mains – Un air de famille et Cuisine et dépendances – qui reviennent sur cette scène parisienne.

Il n’est jamais facile de reprendre des comédies de mœurs qui ont marqué leur époque, fait l’objet d’adaptations au cinéma et dont les personnages demeurent, dans l’imaginaire collectif, attachés à des comédiens désormais réputés. Mais le pari est gagné pour Agnès Jaoui qui en signe la mise en scène, avec « le regard » de Jean-Pierre Bacri sur la troupe de comédiens entièrement renouvelée.

Plus de vingt ans après leur création, ces pièces n’ont pas pris une ride, résonnent avec la même justesse et suscitent toujours autant de rire et d’empathie. Les tourments de l’amitié ou de la famille, le regard caustique porté sur les relations humaines et leurs faux-semblants apparaissent intemporels. Rien n’a été actualisé : décors, costumes, nous sommes toujours dans les années 1990 avec le téléphone fixe et le lourd annuaire des pages jaunes. Et c’est tant mieux. Sandrine Blanchard

Théâtre de la Porte Saint-Martin, à Paris, jusqu’au 30 avril. Le samedi, possibilité de voir les deux pièces, l’une à 17 heures, l’autre à 20 h 30 ; et le dimanche à 16 heures. Durée : 1 h 30 chacune. Prix des places : de 26 € à 56 €.