A Angoulins, près de la Rochelle. | XAVIER LEOTY / AFP

Des rafales de vent à 148 km/h sur le littoral girondin, à 117 km/h dans les rues de Bordeaux, 250 000 foyers privés d’électricité : la tempête baptisée Leiv annoncée comme « exceptionnelle » souffle depuis samedi 4 février au matin sur le Sud-Ouest.

Chutes d’arbes, lignes électriques jonchant le sol, routes coupées, échaffaudages à terre : près de trois heures après le début du passage de Leiv, seuls des dégâts matériels étaient rapportés. Aucun blessé n’avait été signalé en début de matinée dans les trois départements touchés : la Charente, la Charente-Maritime et la Gironde.

D’abord placés en rouge pour « vents violents », les trois départements sont finalement repassés en alerte orange dans la matinée, en raison de l’affaiblissement de la tempête. « La tempête Leiv poursuit son décalage vers l’est du pays en perdant progressivement de son intensité », indique Météo France dans un bulletin à 10 h 23.

18 départements en vigilance orange

Au total, 18 départements du Sud-Ouest, du Centre et Centre-Est demeuraient placés en vigilance orange pour « vents violents » : Allier, Charente, Charente-Maritime, Cher, Corrèze, Creuse, Dordogne, Gironde, Indre, Indre-et-Loire, Loire, Puy-de-Dôme, Deux-Sèvres, Vendée, Vienne, Haute-Vienne, Nièvre, et Saône-et-Loire.

Quatre départements (Landes, Charente-Maritime, Gironde et Vendée) étaient aussi placés en vigilance orange pour « vagues-submersion », avec une fin de phénomène prévue samedi vers 16 h. Sur les départements placés en vigilance orange « vents », les rafales seront comprises entre 100 et 120 km/h en plaine, jusqu’à 130 km/h sur le relief du Massif Central, précise le bulletin.

La carte de vigilance de meteo France à 10 heures.

Au 250 000 foyers privés d’électricité

Selon un point d’Enedis (ex-ERDF), au moins 250 000 foyers étaient privés d’électricité en Gironde et dans les Charentes, ainsi qu’un milier dans les Landes, selon la préfecture de ce département. Enedis a informé avoir doublé dès vendredi les effectifs mobilisés par les intempéries. De 200 à 400 personnes supplémentaires ont été requises pour leur Force d’intervention d’urgence.

Vers 7 h 30, les sapeurs-pompiers avaient comptabilisé plus de 140 interventions en Charente, en Charente-Maritime, en Gironde et dans la Vienne, principalement pour des chutes d’arbres et de lignes électriques, des axes coupés, et des secours à la personne sans gravité particulière.

A Lacanau (Gironde), un arbre est tombé sur une voiture dont l’automobiliste a pu se sortir à temps, indemme, selon la préfecture. Quatre accidents de la route liés à des chutes d’arbres ont été recensés, sans faire de blessé. Le département a comptabilisé vers 8 h 30 une quinzaine de routes départementales coupées par des chutes d’arbres.

En prévision des vents violents, la circulation des poids lourds était interdite depuis minuit sur le réseau national de la région Nouvelle-Aquitaine, sur la rocade bordelaise et depuis 5h00 sur le pont d’Aquitaine à Bordeaux. 1 700 poids louds étaient immobilisés sur les aires d’autoroutes et voies prévues à cet éffet.

Limiter au maximum les déplacements

Sur le front de mer près de la Rochelle. | XAVIER LEOTY / AFP

En Gironde, les transports scolaires étaient suspendus samedi matin, ainsi que la circulation des tramways à Bordeaux, tandis que les écoles restaient fermées. Les centres d’hébergement doivent être ouverts dans la journée. Les préfectures avaient appelé a limiter au maximum les déplacements dans la matinée.

La SNCF a informé vendredi soir qu’elle procèderait samedi matin à des reconnaissances de voies, sur plusieurs lignes de la façade Atlantique en Nouvelle Aquitaine et Pays de Loire. Il y aura des TER sans passagers, avec des agents équipés de tronçonneuses soit à bord, soit placés en des points stratégiques.

Ces trains de « reconnaissance » visent à « maintenir autant que faire se peut le trafic », en ce jour de départ en vacances (Zone C). Selon un point de la préfecture de Gironde peu avant 8h la préfecture le trafic SNCF n’était pas touché.

Dimanche, une troisième tempête de moindre intensité – la troisième consécutive en l’espace de quatre jours – « Marcel », était également attendue sur la côte atlantique, avec des vents de 100-110 km/h.