Mario Balotelli va retrouver Monaco samedi en Ligue 1. | VALERY HACHE / AFP

Traditionnellement dans l’ombre du derby entre Saint-Etienne et Lyon, le duel entre Monaco et Nice revêt cette saison une importance capitale. Samedi 4 février, à 17 heures, le derby de la Côte d’Azur mettra en effet aux prises les deux coleaders de la Ligue 1. Un match crucial pour la suite de la saison.

  • Le derby de la Côte d’Azur

Distantes d’une vingtaine de kilomètres seulement, Monaco et Nice sont deux villes antinomiques. Le football n’échappe pas à cette opposition. D’un côté, l’AS Monaco, fondée en 1924, qui a remporté à sept reprises le championnat de France. De l’autre, l’OGC Nice, fondé en 1908, quatre fois champion de France. Les deux clubs de football cultivent une certaine rivalité et leur… différence, comme le souligne avec humour le club niçois dans un clip tourné pour le derby.

A Monaco, on n’est pas d’accord avec cette vision club populaire/club princier. « C’était avant l’arrivée de Balotelli, Dante et autres », juge l’entraîneur monégasque, Leonardo Jardim. « On fait passer Nice pour le petit. Mais il y a de grands joueurs. Leur effectif n’a rien à nous envier », ajoute le milieu de terrain Tiémoué Bakayoko.

Parfois, la rivalité dépasse le cadre de l’humour et devient tendue. En 2010, lors d’une victoire (3-2) de Monaco face à Nice au Stade Louis-II, une provocation du Brésilien Nene et l’expulsion de l’Argentin Renato Civelli entraînent l’invasion du terrain et l’agression de supporteurs monégasques par des Niçois. Nice écopera d’un match à huis clos en guise de sanction.

En Ligue 1, lors des confrontations directes, les statistiques tournent en faveur des Monégasques. A domicile, Monaco l’a emporté à 21 reprises, pour 14 matchs nuls et 10 défaites. Au total, les Monégasques ont battu les Niçois 39 fois, pour 25 matchs nuls et 27 défaites.

Le but de Lilian Laslandes à la 91e minute de Monaco - Nice
Durée : 01:07

  • Une revanche à prendre pour Monaco

A l’aller, le 21 septembre, lors de la 6e journée, Nice s’était imposé à la surprise générale sur un score humiliant de 4 à 0. L’attaquant Mario Balotelli avait inscrit un doublé. Les Niçois s’emparaient de la place de leader au détriment de leur rival. Une première place qu’ils ont conservée jusqu’à la 19e journée, avant d’être dépassés par les Monégasques.

Mario Balotelli 2 goals vs Monaco 21/9/2016
Durée : 01:54

Pour Tiémoué Bakayoko, l’enjeu dépasse l’envie d’une revanche. « On est reparti avec une grosse valise, j’espère que c’est quelque chose qui nous a piqués. Mais ce sera un contexte différent. On est bien, on a à cœur de garder cette première place », lance Bakayoko.

  • Un tournant du championnat ?

Bien qu’il reste seize journées de championnat, quinze après ce derby, la rencontre est décisive. Et pourrait même avoir des airs de tournant. Les deux équipes sont à égalité avec 49 points, mais Monaco est en tête grâce à une différence de buts largement favorables (+ 43 contre + 23).

En cas de succès, Nice se remettrait dans une position très favorable en reprenant trois points d’avance. Et comme les Aiglons ne perdent (presque) pas depuis le début de la saison (une seule défaite, contre Caen)… « Je rêvais de vivre quelque chose comme ça, mais je ne m’attendais pas à être premier, puis deuxième, avec le même nombre de points que Monaco. Je suis agréablement surpris. Très heureux aussi », se félicite Dante, le défenseur niçois.

A l’inverse, s’il l’emporte, Monaco frapperait un grand coup. Une semaine après leur excellente performance au Parc des Princes (1-1), autre grand rendez-vous de la saison, les joueurs de Leonardo Jardim s’installeraient confortablement en tête du cassement. Bakayoko en est conscient : « Si on gagne, on met un vrai coup en repoussant Nice et Paris à trois points. »

  • Des duos d’attaquants similaires

Falcao et Valère Germain face à Mario Balotelli et Alassane Plea. Les deux attaquants monégasques ont inscrit 19 buts (12 pour Falcao, 7 pour Germain), ceux de Nice en ont marqué 20 (11 pour Plea, 9 pour Balotelli). En dehors de leur efficacité, ces deux duos se ressemblent sur le terrain.

Aux côtés des deux attaquants de pointe à la renommée internationale, le Colombien Falcao et l’Italien Mario Balotelli, Valère Germain et Alassane Plea occupent avec brio le rôle de deuxième attaquant. Un rôle qui nécessite plus de participation au jeu, plus de travail défensif et de sacrifice collectif.

Falcao et Valère Germain. | VALERY HACHE / AFP

« Dans les deux équipes, Falcao et Balotelli sont les attaquants de pointe. Valère et Plea sont les deuxièmes attaquants. Ils tournent autour. Leur rôle est très important », résume Leonardo Jardim. « Cette année, j’ai un rôle un peu plus dans l’ombre. J’essaie de créer des brèches, détaille Germain. Le coach me demande de faire des appels en profondeur sur les côtés. Cela laisse plus d’espace pour Falcao », reconnaît Germain lui-même.

A Nice, Plea a profité des nombreuses absences de Super Mario pour marquer plus de buts que l’Italien. Mais il n’est pas dupe des progrès qu’il a encore à réaliser en matière d’efficacité : « Je me suis posé les bonnes questions en début de saison pour franchir un palier. Je dois encore être plus tueur dans la surface. Mario me parle beaucoup. Lui n’a pas besoin de plusieurs tirs pour marquer. »