Philippe Duterte – lors d’une inauguration– a réagi avec colère à) la décision des communistes. | KIWI BULACLAC / AFP

Le président philippin Rodrigo Duterte a décidé samedi 4 février d’abandonner des négociations avec la rébellion communiste destinées à mettre fin à des décennies de conflit.

La rébellion communiste a annoncé cette semaine qu’elle mettait fin à la trêve décrétée unilatéralement par chacune des parties en août lorsqu’elles avaient entamé des négociations de paix à Oslo. Deux jours après, les forces gouvernementales dénonçaient aussi le cessez-le-feu.

M. Duterte, qui se définit comme socialiste et qui avait libéré les chefs de la rébellion pour relancer les négociations de paix après son entrée en fonction fin juin, a réagi avec colère à la décision des communistes. Il s’est dit prêt à des combats de longue durée.

« J’ai dit aux soldats de se préparer à une guerre longue. J’ai dit que la [paix] ne viendra pas pendant notre génération », a-t-il déclaré samedi soir à la presse.

Le dialogue rompu

Les négociateurs du gouvernement ont reçu l’ordre de « plier la tente et de rentrer à la maison », a ajouté M. Duterte. « Cela ne m’intéresse plus de leur parler. Je vais maintenant refuser d’en parler ».

« On se bat depuis 50 ans. Si vous voulez en reprendre pour 50 ans, pas de problème, nous serons heureux de vous faire plaisir ».

Les rebelles avaient dénoncé la trêve en accusant de gouvernement de « traîtrise » et d’abus des droits de l’Homme. Le président philippin a également condamné la Nouvelle armée du peuple, bras armé de la rébellion forte d’environ 4 000 combattants, pour le meurtre de quatre soldats dans des attaques cette semaine. L’une des victimes a reçu 76 balles, a-t-il déclaré.

La rébellion communiste, qui veut renverser le régime capitaliste dans l’archipel, où le fossé entre riches et pauvres est l’un des plus larges d’Asie, dure depuis 1968. Selon l’armée philippine, elle a fait 30 000 morts.