Jean-Luc Mélenchon était en meeting, samedi, à Champagney. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Estimant que la position de François Fillon est « intenable », le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon se dit prêt à « travailler » avec Benoît Hamon, dans un entretien au Parisien, dimanche 5 février.

Les révélations du « Penelopegate » sont « la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase de la patience de notre pays » car « ce spectacle révulse les gens », affirme Jean Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise.

Et ce « pour deux raisons » explique-t-il : « Les sommes qui sont en jeu, mais aussi parce qu’il n’a pas l’air de comprendre ce qu’on lui reproche. Les gens perçoivent une forme d’arrogance de caste, insupportable dans un pays où il y a neuf millions de pauvres. » A la question « devrait-il partir ? », M. Mélenchon répond : « Sa position est intenable ».

Il assure que « jamais » un de ses proches n’a bénéficié d’un avantage. « Un jour, M. Fillon a écrit dans un tweet Quand Mélenchon dit : quand vous voyez passer un riche, faites-lui les poches. Moi, je n’éduque pas mes enfants comme ça. Il les a éduqués pour profiter du système en cachette. »

Mélenchon attend qu’Hamon fasse le ménage au PS

A quelques heures d’un meeting dimanche après-midi en chair et en os à Lyon et sous la forme d’un hologramme à Paris, Jean-Luc Mélenchon, à qui l’on demande s’il « va travailler avec Benoît Hamon ? », répond : « Pourquoi pas ? »

« Mais il y a une condition : l’honnêteté. Négocier sur un coin de table un programme flou contre des postes aux législatives ? Pas question ! Je suis prêt à parler de tout, mais pas en donnant l’impression d’aider à un nouvel emballage pour sauver les vieux meubles. »

« Hamon doit finir de rompre avec l’ancien monde. C’est l’exigence de ceux qui ont dégagé Valls. Laissons-lui le temps de passer le coup de balai (…) Il doit trancher et dire à tous ces gens : Vous n’êtes pas investis parce que ce n’est pas ce qui a été voté à la primaire et que je veux faire alliance avec Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis. S’il a le courage de faire le ménage, tout sera possible », argue Jean-Luc Mélenchon qui propose de « remettre à plat tous les pouvoirs ».

Même si les deux candidats ne se sont pas encore entretenus, il affirme que « le coup du vote utile » ne l’incitera pas à se désister. Et ce malgré les sondages, qu’il compare volontiers à des horoscopes, qui donnent un avantage de voix à Benoît Hamon.

« L’Europe, on la change ou on la quitte »

Regrettant l’absence d’harmonisation fiscale et sociale qui entraînent une concurrence déloyale en Europe, le candidat de La France insoumise entend renégocier les règles européennes. Faute de quoi, il n’hésitera pas à en sortir. « L’Europe, on la change ou on la quitte », lâche-t-il. Un slogan qui n’est pas sans rappeler le célèbre « La France, tu l’aimes ou tu la quittes » de Nicolas Sarkozy.