Le soldat Fredy Moreno Mahecha (le 2e en partant de la gauche) après sa libération, le 6 février à Arauca, en Colombie. | HO / AFP

Un geste de bonne volonté ? L’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active en Colombie, a relâché, lundi 6 février, un soldat qu’elle tenait en otage depuis dix jours, à la veille du lancement de pourparlers de paix avec le gouvernement en Equateur, a annoncé la Croix-Rouge.

« Le soldat Fredy Moreno Mahecha a été remis dans une zone rurale du département de l’Arauca à une équipe composée de délégués [du CICR] et de représentants du Défenseur du peuple et de l’Eglise catholique », a précisé l’organisation humanitaire dans un communiqué.

L’ELN est la deuxième guérilla du pays après celle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) qui a signé en novembre 2015 un accord de paix historique avec le président Juan Manuel Santos.

La libération du soldat survient alors que des négociations de paix entre l’ELN et le gouvernement colombien doivent être lancées mardi à Quito, en Equateur. Juan Manuel Santos a dit espérer, avec ce nouveau processus de négociations, parvenir cette fois à « une paix complète » pour mettre fin au plus vieux conflit d’Amérique latine, qui a fait en un demi-siècle au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

1 500 combattants

Trois ans de tractations secrètes ont été nécessaires pour préparer ces pourparlers avec cette guérilla guévariste inspirée de la révolution cubaine et qui, selon le gouvernement, compte encore 1 500 combattants.

L’ELN avait revendiqué la semaine dernière l’enlèvement de ce soldat de 39 ans, capturé le 28 janvier dans le département d’Arauca, frontalier du Venezuela. Le chef négociateur du gouvernement, Juan Camilo Restrepo, avait réagi en qualifiant cet acte de « geste hostile » de la guérilla et en promettant d’aborder le problème « à la première opportunité » à Quito.

Après la paix signée avec les FARC, l’ELN reste la dernière guérilla active d’un pays déchiré par un conflit qui, depuis les années 1960, a impliqué une trentaine de mouvements de rébellion, ainsi que des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces armées.

Jeudi 2 février, la guérilla avait déjà annoncé la libération d’un autre otage, l’ex-député Odin Sanchez. Il s’agissait d’une condition préalable au lancement des pourparlers. Le gouvernement s’était pour sa part engagé à gracier deux rebelles emprisonnés.