François Fillon a « présent[é] (ses) excuses aux Français » et réaffirmé sa volonté de maintenir sa candidature à la présidentielle, lundi 6 février à Paris, lors d’une conférence de presse organisée à son siège de campagne.

Des Républicains satisfaits

Au quartier général de François Fillon, plusieurs responsables du parti Les Républicains ont assuré au Monde avoir été satisfaits de la teneur de cette prise de parole.

Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, a jugé « indispensable » cette conférence de presse :

À ce stade de la campagne, cet exercice de transparence et de vérité, qui est à la fois inédit et attendu, était nécessaire.

Gerard Longuet, sénateur LR de la Meuse, estime que « François Fillon a été direct, clair et grave ».

Le moment qui m’a touché, ce sont ses regrets personnels. C’est un débat qui est ouvert devant l’opinion publique et c’est à l’opinion publique de juger. C’est un homme confirmé dans ses convictions qui a traversé une épreuve et a réagi avec honnêteté et sérénité.

« Désormais, on relance la campagne, » a lancé de son côté Patrick Stefanini, directeur de campagne de François Fillon qui a précisé que « les autres éléments précis et chiffrés (salaire de son épouse, déclaration de patrimoine et déclaration à la Haute Autorité pour la transparence) que François Fillon ne pouvait pas énumérer lors de cette conférence seront publiés sur son site de campagne ce soir. »

Des critiques à gauche

Benoît Hamon, candidat socialiste à l’élection présidentielle, a au contraire estimé que François Fillon avait « choisi la stratégie la plus mauvaise » et commis « une grave erreur » en persistant « dans le déni » après avoir défendu la légalité de l’emploi de sa femme. « Ça montre finalement que François Fillon ne comprend pas bien qu’il y a une forme d’impunité (...) qui apparaît comme anormale pour les Français, » a déclaré le député des Yvelines en marge d’un déplacement à Arcueil (Val-de-Marne).

Pour Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français, « le bolide Fillon du lendemain de la primaire est victime d’une grosse avarie technique ».

Sur le plan moral, il admet une ’erreur’ mais refuse de rembourser. Bref, semblant toujours ne pas comprendre la nausée provoquée par cette nouvelle affaire politico-financière, il se comporte comme si tout cela n’était qu’un simple accroc, qu’une malheureuse erreur de conduite.

Julien Bayou, porte-parole d’EELV, a de son côté dénoncé une « honte » sur Twitter :

François Fillon : "Tout cela était légal"
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