Les jeunes de 18-19 ans sont en majorité « optimistes » concernant leur avenir professionnel | CAMILLE STROMBONI/CC BY-ND 2.0

Malgré un taux de chômage des jeunes flirtant avec 25 %, les Français de 18-19 ans se disent en majorité « plutôt optimistes » concernant leur avenir professionnel (53 %), quand 21 % se déclarent « plutôt inquiets » et que le quart restant « ne sait pas ». C’est le constat dressé par un vaste enquête de l’Insee, qui a suivi un échantillon de 35 000 jeunes représentatif de la population entrée en 6e en septembre 2007, dans un collège public ou privé. Sur les 34 343 jeunes encore suivis en 2015, 81,2 % ont répondu : 45 % d’entre eux débutent des études supérieures, 30 % restent scolarisés dans le secondaire et 25 % ont quitté, à titre définitif ou provisoire, l’école.

A savoir, les filles, malgré un parcours scolaire plus favorable, sont moins optimistes que les garçons. Parmi ceux qui ont arrêté les études, seuls 37 % occupent un emploi, le plus souvent temporaire (CDD, intérim). Les jeunes encore dans le secondaire sont les plus confiants (58 %), devant les jeunes qui poursuivent des études supérieures (53 %) et les jeunes sortis du système scolaire (50 %). Dans cette dernière catégorie, la perception de l’avenir varie très fortement entre ceux qui travaillent (ils sont 37 %, souvent en CDD ou en intérim, mais optimistes à 62 %) et les sans-emploi (43 %).

Le niveau en 6e est déterminant

L’étude s’intéresse longuement au parcours scolaire de ces jeunes. 77 % des élèves les plus performants aux évaluations de 6e ont obtenu le baccalauréat sans jamais redoubler dans le secondaire, et font des études supérieures. En revanche, seuls 14 % des collégiens les moins performants en 6e vont plus loin que le bac ; près de la moitié ne sont plus scolarisés, une fois sur deux en ayant néanmoins obtenu un diplôme.

Des disparités existent également selon l’âge d’entrée en 6e , l’origine sociale et le sexe : ainsi, deux tiers des enfants de cadres poursuivent des études supérieures contre un tiers des enfants d’ouvriers ; la moitié des filles poursuivent des études supérieures, contre seulement quatre garçons d’entre eux sur dix.

Opinion en 2015 des jeunes entrés en 2007 en 6ème vis-à-vis de leur avenir professionnel | Insee

Mais, selon l’Insee, c’est le niveau d’acquis en 6e qui est déterminant. « Toutes choses égales par ailleurs, il joue plus sur le destin scolaire des jeunes que le sexe, l’origine sociale, le lieu de résidence, le type d’établissement, ou encore l’âge d’entrée en 6e », indique l’étude.

Les filles plus souvent en médecine et en licence

La situation à l’entrée en 6e joue également sur les filières suivies au sein du supérieur : les étudiants qui avaient un faible niveau à l’entrée en 6e mais qui ont réussi à atteindre le supérieur sans redoubler sont plus souvent inscrits en STS, ceux qui avaient obtenu les meilleurs scores sont plus nombreux à être en CPGE ou Paces (première année commune aux études de santé, souvent appelée « fac de médecine »).

Filière d’études des jeunes entrés en 6e en 2007 | Insee

L’origine sociale et le sexe influent aussi. Ainsi, les enfants de cadres sont plus souvent que les autres en CPGE (25 %) ; les enfants d’ouvriers et d’agriculteurs se retrouvent davantage en STS (respectivement 31 % et 34 %). Les filles sont plus fréquemment en Paces et en licence. A l’inverse, les garçons vont plus souvent en STS, en IUT ou en CPGE.