Anas Modamani prend une photo avec la chancelière Angela Merkel, en 2015. C’est cette photo qui a ensuite été détournée pour accuser M. Modamani d’être un criminel. | FABRIZIO BENSCH / REUTERS

Un tribunal de Bavière accueille ce 6 février le procès intenté à Facebook par Anas Modamani, un réfugié syrien vivant en Allemagne. M. Modamani avait pris en 2015 un selfie avec la chancelière allemande, Angela Merkel, dont une photo avait été largement diffusée dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Mais cette image a été par la suite largement détournée, notamment par des troupes d’extrême droite, sur les réseaux sociaux, et notamment Facebook. M. Modamani a ainsi été présenté comme un suspect d’un incendie criminel à Berlin en décembre, puis comme le suspect de l’attentat du marché de Noël de Berlin. A chaque fois les messages tentaient de faire passer M. Modamani pour un criminel, pour attaquer Mme Merkel.

M. Modamani a obtenu la suppression de plusieurs de ces messages, mais reproche au réseau social de ne pas agir de manière proactive : Facebook supprime les messages individuellement. M. Modamani et son avocat demandent au tribunal d’ordonner à l’entreprise d’identifier et de supprimer proactivement les nouveaux messages similaires qui y seraient publiés.

En Allemagne, la modération de Facebook, et notamment son traitement des messages racistes ou incitant à la haine, fait l’objet de vives critiques depuis deux ans. Le gouvernement d’Angela Merkel a déjà menacé Facebook de légiférer sur le sujet si le réseau social ne se montrait pas plus proactif. L’an dernier, Facebook s’était engagé à agir plus rapidement pour supprimer les messages racistes qui lui sont signalés.