L'artiste Anish Kapoor n’a pas fait l’unanimité lorsqu’il a acquis le brevet du Vantablack, un noir à usage militaire qui absorbe la lumière, en février 2016. | SANDRA ROCHA POUR "M, LE MAGAZINE DU MONDE"

Ses œuvres ont par le passé suscité la polémique, comme lui. Pourtant, son engagement artistique est une nouvelle fois récompensé. Le sculpteur britannico-indien Anish Kapoor va recevoir lundi 6 février le prix Genesis, assorti d’un million de dollars. Il récompense chaque année les artistes engagés pour Israël et le judaïsme.

Né en 1954 en Inde d’un père hindou et d’une mère juive, M. Kapoor « est l’un des artistes les plus innovants et les plus influents de sa génération », affirme le communiqué à propos de l’homme qui a remporté en 1991 le prix Turner, prestigieuse récompense d’art contemporain. Selon le communiqué, Sir Anish Kapoor, anobli en 2013, a décidé de faire de ce prix un tremplin pour plaider la cause des réfugiés.

« En tant qu’héritiers et porteurs des valeurs juives, nous ne pouvons pas ignorer la souffrance des persécutés, de ceux qui ont tout perdu et ont dû fuir des dangers mortels pour devenir des réfugiés », plaide M. Kapoor d’après ce texte.

Décerné par le gouvernement israélien, l’Agence juive et la fondation du prix Genesis, ce prix, avait été attribué l’année dernière au violoniste israélo-américain Itzhak Perlman. Avant lui, l’ex-maire de New York Michael Bloomberg et l’acteur Michael Douglas l’avaient reçu.

Des polémiques au compteur

Du Sky Mirror à Nottingham (2001) au Cloud Gate (2004) en passant par le Léviathan sous la verrière du Grand Palais à Paris (2011), les œuvres d’Anish Kapoor sont désormais exposées partout, des Etats-Unis au Japon.

Fasciné par l’irrationnel, l’artiste ne fait pas l’unanimité. L’œuvre « Dirty Corner » avait créé la polémique lors de son exposition à Versailles. Souvent qualifiée de « vagin de la reine », l’installation de cette trompe d’acier à la connotation sexuelle dans le parc du château de Versailles avait été dégradée à trois reprises.