François Hollande et Mahmoud Abbas, le 7 février à l’Elysée. | STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

La nouvelle loi israélienne qui permet à Israël de s’approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie « est en infraction avec la loi internationale et aura d’importantes conséquences juridiques pour Israël », a affirmé mardi 7 février le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans un communiqué.

Réunis à Paris, les présidents français et palestinien, François Hollande et Mahmoud Abbas, ont eux aussi vivement rejeté la loi adoptée lundi par le Parlement israélien. « Dans un défi flagrant aux souhaits de la communauté internationale (…) le gouvernement israélien a présenté un projet de loi hier à la Knesset [Parlement israélien] qui autorise le vol des terres palestiniennes privées au profit des colons et qui légalise de manière rétroactive les colonies sur l’ensemble des terres palestiniennes occupées depuis 1967, y compris Jérusalem-Est », a dénoncé M. Abbas, assurant que « cette loi est contraire au droit international ». Et d’ajouter : « C’est une agression contre notre peuple à laquelle nous nous opposerons dans les institutions internationales. »

« Légaliser les colonies sauvages »

« Je veux croire qu’Israël et son gouvernement peuvent revenir sur ce texte et peuvent reculer », a déclaré pour sa part François Hollande, qui s’est alarmé de cette « accélération des colonisations » désormais « couverte par un cadre légal, puisque le Parlement israélien, hier, a adopté un texte qui, s’il est confirmé par la Cour constitutionnelle, aurait pour conséquence de légaliser les colonies sauvages ». La loi conduirait, a-t-il souligné, « à une annexion de fait des territoires occupés ».

Adoptée dans la nuit de lundi à mardi par la Knesset, elle autorise l’Etat israélien à s’approprier, contre compensation, des terrains privés palestiniens sur lesquels des Israéliens ont construit sans autorisation en Cisjordanie. La loi doit protéger aussi les colons d’évictions comme celle, la semaine passée, de la colonie « sauvage » d’Amona, selon ses promoteurs.