Les 15-19 ans sont en dette de sommeil. Ils dorment en moyenne sept heures trente-sept minutes, contre au moins neuf heures préconisées par nuit. | FlickR (CC BY 2.0)

Des ciels de lits, blancs immaculés, glissent jusqu’aux pieds de couchages bordés de tapis aux couleurs chatoyantes. Des paravents séparent les espaces bordés par de petites tentes canadiennes dans lesquels on se glisserait bien en silence pour un confort voluptueux. Bienvenue dans la salle de sieste de l’université Jean-Monnet, à Saint-Etienne.

Cette pièce de 40 mètres carrés a été aménagée pour accueillir moins d’une dizaine de personnes à la fois. L’idée : permettre aux étudiants en médecine, qui piquaient du nez sur leurs livres, de se réconforter de quelques minutes de sommeil, la tête sur un oreiller plus moelleux que le clavier de leur ordinateur. « Les bibliothécaires ont constaté que certains étudiants s’endormaient pendant leurs sessions de révisions. De là est né le projet de cette salle de sieste, qui a rencontré le soutien de la faculté de médecine » a expliqué Brigitte Renouf, directrice des bibliothèques de l’UJM, à l’AEF. Le lieu a été inauguré le 25 janvier au sein même de sa bibliothèque santé.

Salle de sieste de la BU Santé
Durée : 00:23

Le manque de sommeil n’est toutefois pas l’apanage des étudiants en médecine. Une enquête de la Smerep, publiée en juin, évoque « des perturbations de leur vie quotidienne causées par le stress » pour 38 % des étudiants ainsi que des perturbations du sommeil liées aux études pour 64 % des lycéens.

Pour nombre d’étudiants, les nuits sont courtes : 20 % déclarent ne pas dormir plus de six heures par nuit. Une période de repos insuffisante du fait de la multitude de contraintes auxquelles les étudiants sont soumis. Les emplois du temps se densifient notamment lorsque se cumulent les heures de travail estudiantines et une activité professionnelle, souligne l’Observatoire de la vie étudiante. Selon sa vaste enquête publiée en décembre, 67 % des étudiantes et 53 % des étudiants déclarent souffrir d’épuisement. Et de relever que les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles sont ceux qui expriment « le plus fortement un sentiment de mal-être, en particulier des problèmes de sommeil ou de fatigue, de nervosité ou d’isolement ».

L’initiative de l’université Jean-Monnet pourrait donc inspirer bien d’autres établissements : grandes écoles et classes préparatoires. Un espace sieste confortable et partagé, pour s’éclipser en douceur dans les bras de Morphée.