Les députés britanniques ont adopté dans la soirée du mercredi 8 février le projet de loi du gouvernement conservateur de Theresa May autorisant le déclenchement du Brexit, une étape clé vers la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Les députés de la Chambre des communes ont approuvé le texte par 494 voix contre 122. Ce projet de loi, soumis au Parlement après que le gouvernement y a été contraint par la Cour suprême en janvier, doit maintenant être examiné par la Chambre des lords, qui devrait l’adopter.

L’adoption définitive du texte ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, mais Theresa May a répété qu’elle déclencherait avant le 31 mars l’article 50 du traité de Lisbonne, qui lancera deux années de négociations vers la sortie de l’UE.

Pour étouffer toute rébellion dans les rangs de la majorité conservatrice, la première ministre a promis mardi que le Parlement se prononcerait sur les termes du Brexit avant le résultat final des négociations entre Londres et Bruxelles, sans toutefois que cela puisse remettre en cause la sortie du giron européen. « Nous introduirons une motion. Cette motion sera dans l’accord final », a-t-elle déclaré mercredi au Parlement. Et ce « avant que le Parlement européen ne débatte et valide l’accord final ».

« Ce sera un vote important », a estimé le secrétaire d’Etat au Brexit, David Jones. « Il laissera le choix entre sortir de l’Union européenne avec ou sans un accord négocié » avec Bruxelles. Mais le député libéral-démocrate (centre) Tom Brake a refusé d’y voir une concession de la part du gouvernement.

Des amendements rejetés

Lundi, dans ce même souci d’éviter toute rébellion chez les élus conservateurs avant le vote de mercredi, Mme May a mis en garde les députés tentés de voter certains amendements visant à réduire la marge de manœuvre du gouvernement.

« Ce n’est pas le moment d’entraver la volonté du peuple britannique », a-t-elle déclaré devant la Chambre des communes, où certains élus s’inquiètent de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen annoncée par Mme May. Message reçu puisque, mardi soir, la Chambre a rejeté un amendement des travaillistes, qui souhaitaient voir accorder au Parlement un droit de veto sur le futur accord entre Londres et Bruxelles.

Les parlementaires ont également rejeté mercredi un amendement du parti libéral-démocrate réclamant la tenue d’un référendum sur l’accord de sortie de l’UE.

Si plus des deux tiers des députés se sont opposés au Brexit lors de la campagne du référendum du 23 juin 2016, la majorité d’entre eux estime désormais difficile de s’opposer à la volonté des électeurs, qui se sont prononcés à 52 % pour une sortie de l’UE.

Le Parlement écossais, dominé par les indépendantistes du Parti national écossais (Scottish National Party, SNP), a voté symboliquement, mardi, à une majorité écrasante contre le projet de loi du gouvernement britannique autorisant la première ministre, Theresa May, à lancer le processus du Brexit.

Ce vote, acquis par 90 voix contre le projet et 34 pour, n’a aucun poids à Londres. La Cour suprême a statué en janvier : seul le Parlement à Westminster devait être consulté sur le Brexit, s’opposant à une consultation des parlements régionaux