Alexeï Navalny lors d’une audience au tribunal de Moscou (Russie), le 1er août 2016. | © Maxim Shemetov / Reuters / REUTERS

Alexeï Navalny a été condamné par un tribunal de Kirov, mercredi 8 février, à une peine de cinq ans de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 500 000 roubles (7 900 euros) pour détournement de fonds, dans un procès renvoyé en première instance par la Cour suprême.

Ces cinq ans avec sursis correspondent à la peine qui avait été requise la semaine dernière par le ministère public. Selon l’agence de presse Interfax, pareille décision de justice se traduit automatiquement par une inéligibilité. Mais Alexeï Navalny a assuré après l’annonce de sa peine qu’il ferait appel et qu’il serait bien candidat à la présidentielle de 2018.

« Nous ne reconnaissons pas ce jugement. J’ai parfaitement le droit de participer à l’élection, en vertu de la Constitution, et je le ferai », a déclaré l’opposant, qui avait été condamné à une peine identique lors d’un premier procès, dénoncé comme « arbitraire » et « de nature politique » en février 2016 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

« Ils se moquent de la Cour européenne »

Lors d’une interruption de séance, M. Navalny a expliqué que le jugement prononcé mercredi reprenait mot pour mot la précédente décision de justice, qui avait valu à la Russie d’être condamnée par la CEDH. Il a dénoncé :

« Ils ont été trop paresseux pour en rédiger un autre. C’est la preuve qu’ils se moquent de la Cour européenne et qu’ils ont repris un ancien jugement. »

L’opposant est accusé d’avoir organisé en 2009 le détournement de quelque 400 000 euros au détriment d’une société publique d’exploitation forestière alors qu’il était consultant du gouverneur libéral de la région de Kirov, 900 km à l’est de Moscou.

Alexeï Navalny, qui avait obtenu en octobre 2013 le score de 27,2 % à l’élection municipale à Moscou, s’est imposé ces dernières années comme l’opposant no 1 à Vladimir Poutine. Il a fait plusieurs allers-retours en prison ou a été assigné à résidence, généralement pour des participations à des rassemblements non autorisés.

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