Jean-Christophe Cambadélis a poursuivi, mercredi 8 février, ses attaques contre François Fillon en s’exclamant : « Je ne voudrais pas être cruel mais imagine-t-on le général de Gaulle conseiller rémunéré des multinationales ? » Le premier secrétaire du Parti socialiste, invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP faisait allusion au travail de conseil effectué par l’ancien premier ministre entre 2012 et 2016 pour différentes entreprises, notamment Axa ou Fimalac.

Un peu plus tôt, François Bayrou, le président du MoDem, avait lui aussi vertement critiqué le candidat de la droite à la présidentielle, en estimant que « jamais dans l’histoire de la République, un candidat aux plus hautes fonctions, à la présidence de la République, n’avait été ainsi sous l’influence des puissances d’argent ».

« L’attaque de M. Bayrou est juste », a renchéri Jean-Christophe Cambadélis pour qui
« le candidat à l’élection présidentielle doit incarner l’intérêt général. Or, à partir du moment où vous avez cet intérêt particulier et cette liaison avec de nombreuses multinationales, vous avez du mal à incarner l’intérêt national ».

« Un climat de suspicion dans lequel le FN se propulse »

Ceci dit, le premier secrétaire du PS s’inquiète des affaires politico-judiciaires qui rythment la campagne présidentielle et pourraient aboutir au même « climat qu’aux Etats-Unis, avec Marine Le Pen dans le rôle de Donald Trump ».

« Je ne pense pas que ce soit une aubaine pour la démocratie ces affaires, cette manière dont on est en train de pourrir la présidentielle, a déploré le dirigeant socialiste. Nous sommes dans un climat qui ressemble à ce qui s’est passé aux Etats-Unis. On n’a pas vu la personnalité de Donald Trump (…) on a vu le rejet d’une représentation politique qui semblait éloignée des intérêts des Américains liée à la finance. Tout ça crée un climat de suspicion dans lequel le Front national se propulse et se construit. »

Le patron du PS s’est néanmoins défendu d’annoncer la victoire de Marine Le Pen. « Je crois qu’on peut se rassembler pour la battre », a-t-il fait valoir. Le PS a mis en place une commission sous l’égide de l’ancien député européen Henri Weber qui va produire, d’ici la fin de la semaine, une réponse aux 144 propositions de la candidate FN.

« La faiblesse de Marine Le Pen, c’est qu’elle insécurise la France », a accusé M. Cambadélis en évoquant « le facteur de désordre avec nos partenaires européens et les risques de division du pays ». Pour lui, le FN est « le parti du désordre et de l’affrontement social ».