Manifestation contre le gouvernement à Bucarest, le 6 février. | DANIEL MIHAILESCU / AFP

Le ministre de la justice roumain, Florin Iordache, a annoncé jeudi 9 février sa démission, après une vague de contestation populaire sans précédent depuis la chute du communisme contre un décret du gouvernement allégeant la législation anticorruption. M. Iordache était l’un des artisans du décret adopté le 31 janvier par le gouvernement, qui l’a finalement abrogé dimanche devant l’ampleur des manifestations.

Un demi-million de Roumains étaient descendus dans les rues des grandes villes du pays dimanche pour protester contre la volonté du gouvernement social-démocrate, entré en fonctions le 4 janvier, de dépénaliser certaines formes d’abus de pouvoir pour les responsables politiques. Cette mesure a aussi été critiquée par l’Union européenne.

« Cela n’a pas été suffisant pour l’opinion publique »

« Depuis que je suis arrivé au ministère de la justice, j’ai effectué toutes les démarches nécessaires pour remédier à une série de problèmes sensibles. (…) Toutes mes initiatives ont été légales et constitutionnelles, s’est défendu M. Iordache lors d’une conférence de presse au siège du gouvernement. Malgré cela, cela n’a pas été suffisant pour l’opinion publique, c’est pour cela que j’ai décidé de présenter ma démission. »

Florin Iordache, 56 ans, était devenu ministre de la justice après avoir été ingénieur dans une fabrique de meubles puis maire et député. Le gouvernement n’a pas encore dévoilé le nom de son successeur. Un autre membre du gouvernement, sans étiquette, Florin Jianu, ministre des milieux d’affaires, avait démissionné après l’adoption du décret controversé, protestant contre ces mesures affaiblissant les lois anticorruption. M. Iordache a en revanche continué de défendre sa démarche.

Mercredi, le premier ministre, Sorin Grindeanu, a réussi à maintenir son gouvernement après l’échec d’une motion de censure au Parlement.