La sape s’est développée dans les années 1960 au Congo, où elle est née, et en République démocratique du Congo. En Côte d’Ivoire, ils sont une centaine à se saper et à oser le mariage des couleurs. Les sapeurs, qui ont élevé leur pratique au rang de religion, respectent une hiérarchie : le chanteur Papa Wemba, mort en avril 2016, était leur pape, plusieurs cardinaux ont aussi la charge de faire respecter des rites et les dix commandements du sapeur. Mais la sape c’est aussi un business. Tout sapeur se doit de glorifier les créateurs et d’exhiber leurs griffes. Depuis quelques années, les adeptes n’hésitent pas à mettre en valeur les créateurs ivoiriens plutôt que les grandes marques occidentales. Reportage à Treichville, le temple de la sape à Abidjan, de Cléophas Mosalas.