Le trafic de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry a atteint un niveau record en 2016 en franchissant pour la première fois la barre des neuf millions de passagers, porté par les ouvertures de lignes vers l’étranger et la croissance des vols à bas coûts. Au total, 9,55 millions de personnes ont emprunté la plateforme lyonnaise l’an dernier, soit 9,8 % de plus qu’en 2015, ce qui représente « la plus forte croissance des aéroports français », affirme la direction dans un communiqué publié jeudi.

Le trafic international, moteur de cette croissance, progresse de 12,5 % à 6,35 millions de passagers, soit 66,5 % du total. Il a bénéficié de vingt destinations nouvelles, comme Moscou exploitée par Aeroflot ou Montréal par Air Canada, et d’ajouts de capacités sur un grand nombre de lignes existantes.

La croissance est soutenue aussi par celle des compagnies « low cost », qui a bondi de 25,4 % avec une quarantaine de destinations dont seize nouvelles comme Vienne et Stockholm, ouvertes cet hiver par easyJet, ou Lisbonne (Transavia) et Manchester (Flybe) par exemple.

Le trafic national affiche une hausse moindre de 5,2 % à 3,15 millions de personnes, portée par les lignes transversales vers Bordeaux, Nantes, Nice ou Toulouse.

Deuxième plateforme régionale française

Le fret enregistre enfin, « pour la cinquième année consécutive », une croissance à deux chiffres, de 11,8 % par rapport à 2016, à 59 407 tonnes transportées. L’année a été marquée par la mise en place du vol hebdomadaire Cargo opéré par Air Algérie en novembre, qui vient compléter l’offre du vol Cargo d’Emirates, estime la direction de l’aéroport. Celle-ci assure que la croissance du trafic reste « maîtrisée en termes d’impacts environnementaux », le nombre de mouvements d’avion augmentant seulement de 1,8 %.

Aéroports de Lyon (ADL) qui, outre Saint Exupéry, deuxième plateforme régionale française derrière Nice, comprend aussi celle de Bron (affaires et tourisme), a été privatisé l’an dernier, l’Etat ayant cédé sa participation de 60 % à un consortium composé de Vinci Airports, la Caisse des dépôts et Crédit agricole assurances, pour 535 millions d’euros.

L’Acenas, une association de riverains opposée à l’extension de Saint Exupéry, a engagé un recours devant le Conseil d’Etat contre cette privatisation et la poursuite annoncée de l’augmentation du trafic, source de nuisances selon elle. Le 25 janvier, le rapporteur public a préconisé de le rejeter au motif que « le préjudice au niveau de l’environnement et des usagers ne serait pas suffisant », selon l’association.

ADL doit mettre en service progressivement, à partir du printemps, un nouveau terminal de 70 000 mètres carrés qui doublera sa superficie d’accueil, pour un investissement de 215 millions d’euros. Le groupe vise un trafic de 15 millions de passagers après 2020 pour devenir « la deuxième porte d’entrée aéroportuaire en France » derrière les plateformes parisiennes.