Un appareil Air France garé sur le tarmac de Roissy, 20 janvier 2017. | BERTRAND GUAY / AFP

Presque huit ans après le crash du vol Rio-Paris au-dessus de l’océan Atlantique, les juges d’instruction chargés de l’enquête depuis 2009, dans laquelle Air France et Airbus sont mis en examen, ont demandé une nouvelle contre-expertise pour en déterminer les causes, a appris vendredi l’AFP de sources concordantes.

La catastrophe, survenue le 1er juin 2009, a engendré la mort de l’ensemble des passagers et des membres de l’équipage, soit 228 personnes.

Dans leur mission, les juges d’instruction du pôle accidents collectifs demandent aux experts de rendre un rapport provisoire en septembre 2017, a indiqué une source proche du dossier. « Ce sont à nouveau des mois d’attente. C’est très long pour les familles qui attendent depuis huit ans. Espérons au moins que cela fasse avancer les choses », a réagi Danièle Lamy, présidente de l’association de victimes Entraide et solidarité AF447.

« Réaction inappropriée »

Une nouvelle contre-expertise a été préconisée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, le 17 novembre 2015, quand elle en a annulé une précédente pour des raisons de procédure. Air France et des parties civiles en ont demandé la nullité, la jugeant biaisée en faveur d’Airbus.

Cette contre-expertise a mis l’accent sur une « réaction inappropriée de l’équipage » et sur des manquements d’Air France, semblant dédouaner Airbus. L’expertise pointait à la fois des défaillances de l’équipage, des problèmes techniques et un déficit d’information des pilotes en cas de givrage des sondes Pitot, malgré des incidents antérieurs. C’est ce dernier facteur qui avait conduit à une incohérence des mesures de vitesse de l’Airbus A330, avant que celui-ci s’abîme en mer.

A l’époque, la cour d’appel avait renvoyé le dossier aux juges d’instruction du pôle spécialisé du tribunal de grande instance de Paris sur les accidents collectifs, qui existe depuis fin 2014.