Un responsable syndical policier racadré par Bruno Le Roux. Le ministre de l’intérieur a condamné jeudi 9 février les propos sur France 5 du syndicaliste Unité SGP-FO Luc Poignant, qui avait jugé l’insulte « bamboula » comme « à peu près convenable » .

Le ministre « condamne les propos tenus, au cours d’une émission de télévision, par un responsable syndical policier, qui tendaient à relativiser une insulte à caractère raciste et discriminatoire ». « En toutes circonstances, l’exemplarité, l’éthique, le respect des personnes et celui des valeurs de la République, doivent guider l’action et le comportement des forces de l’ordre », a rappelé le ministre, dans un communiqué.

Appel à la « maîtrise »

Le locataire de la place Beauvau réagissait aux propos tenus par M. Poignant sur le plateau de l’émission « C’ dans l’Air », jeudi, pendant laquelle il estimait que le qualificatif « bamboula » restait « à un peu près convenable ». Interrogé sur les rapports entre jeunes des quartiers et forces de l’ordre, il a déclaré: « Les mots bamboula, d’accord, ça ne doit pas se dire mais ça reste à peu près convenable (...) Enculé de flic”, c’est pas convenable, non plus. »

« Le lien de confiance entre les Français et les policiers et les gendarmes chargés de les protéger doit reposer sur une exigence absolue de respect mutuel », a souligné M. Le Roux. Le ministre « appelle chacun, dans le contexte actuel, à faire preuve de sang-froid et de maîtrise dans son expression et son comportement », alors que l’interpellation violente d’un jeune à Aulnay-sous-Bois, il y a une semaine, a relancé le débat sur les relations entre les jeunes des quartiers et les forces de l’ordre.

Tollé

Les propos de M. Poignant ont déclenché une avalanche de réactions outragées sur les réseaux sociaux et le syndicaliste s’est attiré les foudres de sa propre organisation syndicale. Unité SGP-FO « tient à apporter un démenti formel aux propos tenus par son représentant qui n’a pas pris la mesure de ceux-ci voulant juste relativiser des insultes verbales par rapport aux agressions physiques », a indiqué le syndicat dans un communiqué, avant de présenter « toutes ses excuses aux personnes qui auraient pu être choquées par ses propos ».

SOS Racisme a déclaré dans un communiqué qu’il « s’assurera que le syndicat Unité SGP Police prenne ses responsabilités de sanction immédiate » contre M. Poignant, dont les propos sont « intolérables ». « Toute tentative de comparaison est une insulte supplémentaire, et aggravée quand elle est prononcée par un expert des médias maître de sa parole », ajoute le communiqué.