Un demi-million de dollars, c’est la somme que Pierre Omidyar, fondateur d’eBay, a promis le 7 février à GiveDirectly. Cette association à but non lucratif compte s’en servir pour tester très prochainement le concept de revenu universel dans certaines régions du Kenya. Le programme prévoit de verser quotidiennement à 6 000 Kényans des sommes d’argent fixes, quels que soient leurs revenus propres. Elles seront d’un montant de 0,75 dollar par jour, ce qui représente environ 50 % du revenu moyen dans les communes rurales du Kenya, où le test sera conduit.

L’expérience devrait durer douze ans. Il s’agit, selon l’Omidyar Network, réseau d’investissement autoproclamé « philantropique », de « l’expérience la plus ambitieuse de l’histoire en matière de revenu universel ».

Si ce programme pilote a séduit le fondateur d’eBay, c’est parce que lui et son équipe croient pouvoir obtenir grâce à lui « des résultats remarquables », comme des progrès en matière de santé et nutrition, une augmentation du revenu des foyers, une amélioration du statut de la femme, ou encore de la durée de la scolarisation des enfants.

« Il est clair que les transferts monétaires ont un rôle important à jouer pour atténuer la pauvreté et autonomiser les gens (…) [mais] il y a très peu de recherche ou de preuves empiriques sur comment ou quand [ils] pourraient être utilisés. Ils n’ont pas été testés sur une longue période ou avec un groupe de bénéficiaires universels. »

A noter que d’autres grands noms de la Silicon Valley s’intéressent également à l’idée de revenu universel. En juin 2016, Sam Altman, dirigeant et fondateur de Loopt, avait ainsi lancé le projet « Basic Income », qui entendait verser à tout le monde un même salaire. Le programme, dirigé par YC Research, lui a coûté la bagatelle de 10 millions de dollars.