Des gendarmes à Aulnay-sous-bois, le 7 février. | Christophe Ena / AP

De nombreux policiers tentaient vendredi 10 février au soir de contenir environ 150 manifestants, mobilisés via les réseaux sociaux et rassemblés aux Halles, au cœur de Paris, dans une ambiance tendue.

Le centre commercial des Halles, lieu inhabituel pour une manifestation, a été plongé dans un nuage de gaz lacrymogène peu avant 19 heures. Toutes les issues menant à la place Carrée, dans le sous-sol du Forum des Halles, ont été fermées et les clients des magasins étaient encouragés à se diriger vers les sorties.

Projectiles

Les policiers ont repoussé à plusieurs reprises les militants regroupés, qui criaient « Flics, violeurs, assassins » et régulièrement « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas ». Quelques projectiles ont été lancés par les manifestants contre des portes vitrées dans le centre commercial.

De nombreuses manifestations ont eu lieu depuis le viol lors d’une interpellation brutale de Théo L., jeune homme de 22 ans le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de Paris. Des violences urbaines éclatent également le soir dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis depuis le week-end dernier.

« Que fait la police ? »

A Marseille, quatre personnes ont été interpellées vendredi soir après une manifestation de soutien qui a rassemblé 250 personnes sur le Vieux-Port, a indiqué le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez.

Rassemblés derrière une grande bannière noire avec le slogan : « Mais que fait la police ? elle viole, tue, mutile », les manifestants se sont ensuite dirigés vers le commissariat de Noailles, sur la Canebière, où la police, visière baissée, a essuyé plusieurs tirs de projectile.

Une centaine de manifestants a ensuite marché vers la gare Saint-Charles, scandant « Flics, violeurs, assassins », puis a cheminé en direction du quartier de La Plaine, « où il y a eu de nouvelles prises à partie avec les forces de l’ordre », a rapporté Laurent Nuñez, qui a fait état d’« une bombe agricole, des pétards et des fumigènes » détenus par des manifestants. Le cortège s’est dissipé peu après 20 heures.