Ils ont tout pour eux : un dessin agréable, des matériaux flatteurs, des menus simples, un bon appareil photo. Ces mobiles à 400 euros n’offrent certes pas de fonction gadget. Leur dessin est moins futuriste que certains mobiles à 800 euros. Mais ces atouts-là sont loin d’être essentiels. Au-delà de 450 euros, les smartphones appartiennent désormais à l’univers du luxe.

Nous avons sélectionné les cinq meilleurs smartphones s’approchant de 400 euros, nous les avons testés en détail, voici les résultats :

Le tout nouveau Samsung A5 2017 monte sur la première marche du podium, mais il gagne d’une courte tête. Son appareil photo n’est pas à la hauteur de celui de ses concurrents. D’autres qualités lui manquent, que possèdent le Meizu, le OnePlus, ou le Honor.

Faut-il accorder votre confiance à ce classement ? Pas nécessairement. Nous avons noté ces smartphones en pensant à « l’utilisateur moyen », un personnage fictif qui ne vous ressemble probablement pas. Le classement changerait-il si nous l’avions pensé pour vous ? Pour le savoir, modifiez les coefficients en fonction de vos besoins. Bougez les curseurs ci-dessous : la note s’adaptera à vous.

Conclusion personnalisée

Ajustez ces critères selon l'importance que vous leur donnez

Simplicité

Photo

Confort

Balladeur

Autonomie

Design

Jeux 3D

Durabilité

Lequel vous correspond :

(par ordre de pertinence)

Honor 8

Meizu MX6

Oneplus 3T

Samsung A5 2017

Sony Xperia X

Si vous souhaitez approfondir, voici le compte rendu des tests :

Confort

Nicolas Six / Quentin Hugon

Ne négligeons pas ce point. Nos mains, nos oreilles, nos yeux, n’apprécient guère être maltraités. Ils nous le font savoir quand on téléphone au milieu d’un boulevard bruyant, quand l’écran du smartphone reflète le soleil de midi, quand on essaye désespérément de taper un texto en tenant un sandwich.

Nos oreilles n’ont rien à craindre : les mobiles du comparatif permettent tous de tenir une conversation claire en environnement bruyant. Leur haut-parleur permet de tenir une conférence téléphonique en « mains libres » dans un environnement calme. En revanche, nos yeux auraient intérêt à fuir le Sony : son écran, déjà le plus petit (5 pouces), est le moins lisible au soleil. Si vous êtes souvent dehors à midi, mieux vaut opter pour le Samsung ou le OnePlus, dotés d’écrans plus grands (5,2 pouces et 5,5 pouces), plus contrastés, et moins réfléchissants.

Mais c’est surtout le confort en main qui départage ces cinq mobiles. Le meilleur élève est le Honor. Sa taille est suffisamment menue, ses bords suffisamment courbés pour offrir une prise en main naturelle. Si vous avez de grandes mains, vous le trouverez fort agréable. Votre pouce atteindra presque toutes les zones de l’écran sans gymnastique désagréable. Mais le Honor reste un mobile volumineux : le confort se dégrade avec des mains moins grandes. Pour éviter de faire tomber le Honor, on doit appeler à la rescousse l’autre main, pour tenir le mobile pendant qu’on pilote l’écran.

Nicolas Six / Le Monde.fr

Quid des quatre smartphones concurrents ? Ils sont moins confortables encore. Certains sont trop larges à cause de leur écran XL (Meizu et surtout OnePlus) ou trop épais et insuffisamment arrondis (Sony et Samsung). Résultat : ils sont moins bien équilibrés en main. On est souvent forcé de les tenir à deux mains.

Design

Nicolas Six / Quentin Hugon

Honor rend une copie inspirée : finesse, harmonie des courbes, matériaux flatteurs, finition exemplaire. Les lignes du Meizu ressemblent à s’y méprendre à celles d’un iPhone Plus : tranches très arrondies, dos en aluminium, esthétique épurée. Le OnePlus affiche une finition excellente et des lignes plus tendues, plus viriles, peut-être aussi moins harmonieuses. Comparativement à ces trois mobiles, le Samsung affiche une personnalité plus classique, mais c’est au Sony que revient la palme du conservatisme : l’esthétique du Xperia X semble figée dans les glaces. En matière de design, votre jugement est souverain.

Cette vidéo de quarante-cinq secondes vous permettra de vous faire un avis plus personnel :

5 smartphones à 400€ : l'esthétique
Durée : 00:46

Un mot sur les coloris. Ces mobiles sont disponibles dans un véritable arc-en-ciel de nuances : cinq teintes chez Honor, quatre chez Sony et Samsung, trois chez Meizu, deux chez OnePlus. De quoi échapper à la monotonie de l’alternative noir ou blanc.

Simplicité

Nicolas Six / Quentin Hugon

Ces cinq smartphones embarquent le même logiciel central, le fameux Android. Et grâce à Samsung et Meizu, Android n’a jamais été aussi simple à utiliser. Les menus de leurs smartphones s’inspirent ouvertement du logiciel central d’Apple, iOS. On peut donc les conseiller aux grands débutants. Prenons l’exemple des boutons les plus utilisés sur smartphone : les touches situées au bas de l’écran. Sur Android, elles permettent de revenir à l’accueil, de revenir en arrière, ou d’afficher la liste des dernières applications ouvertes (voir à gauche).

Nicolas Six / Le Monde.fr

Chez Apple, une seule touche existe : celle qui permet de revenir à l’accueil. Apple estime que les deux autres touches sont inutilement complexes pour l’immense majorité des utilisateurs. Meizu emboîte le pas à Apple en supprimant radicalement deux des trois touches d’Android. Et Samsung les rend invisibles. Elles n’apparaissent que lorsqu’on clique précisément à l’endroit où Samsung les place habituellement. Seuls les débrouillards les trouveront, et c’est une bonne chose, car eux seulement en ont absolument besoin. Quand aux débutants, ils y gagnent nettement en clarté. C’est l’une des nombreuses petites améliorations ergonomiques que propose l’A5 2017.

Les habitués d’Android ne risquent-ils pas d’être déboussolés ? Comment revenir en arrière sans touche « retour » ? Grâce à une petite flèche retour, qui s’affiche en haut de l’écran du Meizu et du Samsung, uniquement quand c’est nécessaire, c’est-à-dire rarement.

Les trois autres smartphones de notre sélection sont plus fidèles à la version d’origine d’Android. Ils sont moins simples à utiliser. Le Honor demeure très accessible pour les habitués d’Android. Le OnePlus assume un niveau de complexité plus élevé, adapté aux plus dégourdis d’entre nous. Mais Sony n’a aucune excuse.

Nicolas Six / Le Monde.fr

Son smartphone multiplie les erreurs d’ergonomie : les applications sont difficiles à distinguer les unes des autres, le fonds d’écran est tout sauf clair, et lorsqu’on ouvre une application maison, elle s’avère souvent terriblement complexe. Les menus du Sony sont désagréables pour tout le monde, du débutant à l’expert.

Photographie

Nicolas Six / Quentin Hugon

Nous avons pris une cinquantaine de photographies avec chacun de ces smartphones, jour et nuit, au soleil et sous les nuages, en intérieur et en extérieur. L’hiver est un véritable défi pour les appareils photo, tant les couleurs sont ternes et les éclairages faibles. Nos cinq smartphones s’en sortent admirablement. La majorité de leurs images sont très réussies. Les clichés inexploitables sont rares, même de nuit.

Un net vainqueur se dessine, le OnePlus 3T. En journée, il prend des clichés remarquables, presque aussi bons que ceux de notre référence, le Samsung Galaxy S7 Edge. De nuit, ses images demeurent fort bonnes, même si de temps en temps, on déplore un cliché un peu flou. La nuit, le Galaxy S7 Edge fait évidemment mieux : images plus vives, plus claires, plus nettes. Mais les clichés du OnePlus demeurent fort agréables à regarder.

Le OnePlus tient la comparaison avec l'excellent Galaxy S7 pour les photos de nuit, à quelques nuances près. | Nicolas Six / Le Monde.fr

Le Samsung A5 déçoit. Il bute sur les images très contrastées. Lorsqu’on photographie un paysage, le A5 parvient rarement à immortaliser ce qui se passe dans l’ombre, au premier plan, sans brûler le ciel, à l’arrière-plan. Lorsqu’on photographie un visage, les reflets de la peau paraissent parfois artificiels. Durant nos tests, le Samsung a « brûlé » un tiers de ses photos.

Nicolas Six / Le Monde.fr

Le Meizu nous a déçus également. De jour, ses photographies sont vraiment bonnes, proches de celles du OnePlus. Mais la nuit tombée, les images sont beaucoup moins réussies : ternes, peu définies, voire floues.

Nicolas Six / Le Monde.fr

Honor rend une copie équilibrée. De jour comme de nuit, ses images sont techniquement réussies, mais souvent un peu ternes. Face aux images bourrées de vie du OnePlus 3T, elles paraissent pâlottes.

Les images du Sony ne laisseront personne indifférent. Elles sont fortement retravaillées : les couleurs explosent, les contrastes sont gommés, remplacés par un effet « HDR » marqué, que beaucoup de puristes n’apprécieront guère. Mais ces images nettes, vives, gaies, séduiront beaucoup d’autres utilisateurs.

Nicolas Six / Le Monde.fr

Baladeur

Nicolas Six / Quentin Hugon

Côté lecteur audio, les différences sont ténues. Mais si vous avez l’oreille fine, et de hautes exigences en matière de fidélité sonore, évitez le Honor. Le son manque légèrement d’ampleur stéréophonique, de définition sonore, d’équilibre fréquentiel. Evitez également le Meizu, qui atténue clairement la stéréo, et restitue les masses sonores de façon un tout petit peu brouillonne.

Côté vidéo, si vous êtes gros consommateur de films, séries, dessins animés, vous serez logiquement attirés par le grand écran des Meizu et OnePlus. Mais prenez garde, la mémoire du Meizu est bloquée à 32 Go : elle ne logera qu’une vingtaine de films. La mémoire du OnePlus est plus vaste (64 Go) mais guère plus extensible. Aucun des deux smartphones n’est doté d’un tiroir à carte mémoire, contrairement aux concurrents.

Si vous êtes grand amateur de YouTube, évitez le Meizu : son antenne téléphonique ne capte pas la 4G à 800 MHz, un type d’antenne très utilisé hors des grandes agglomérations.

Jeux 3D

Nicolas Six / Quentin Hugon

Aucun problème pour faire tourner les petits jeux en 2D comme Candy Crush. Tous les mobiles de ce comparatif sont plus que suffisamment puissants. Ils parviennent à faire tourner presque tous les jeux 3D récents. Mais les passionnés de jeu 3D s’intéresseront au OnePlus : son moteur 3D est trois fois plus rapide que celui de ses concurrents. Il fera tourner n’importe quel jeu en résolution max, détails max, aujourd’hui comme dans deux ans. C’est une bête de course, et une excellente console de jeu, dotée d’un vaste écran 5,5 pouces.

Autonomie

Nicolas Six / Quentin Hugon

Le Samsung devance nettement ses concurrents. Sa batterie est capable de tenir deux jours, à condition de l’économiser un peu. Ses concurrents sont capables de tenir uniquement une journée pleine, voire moins. Si vous passez vos samedis à jouer, surfer, regarder des vidéos, tchatter, leur batterie s’effondrera avant le soir. Même chose si vous passez fréquemment vos journées dans le train.

Durabilité

Nicolas Six / Quentin Hugon

N’espérez pas conserver ces smartphones beaucoup plus de trois ans. Leurs batteries ne sont pas amovibles. Au bout de ce délai, leur autonomie commencera à chuter rapidement. Ces cinq mobiles sont dotés d’un cœur suffisamment puissant pour vous emmener confortablement jusqu’à la fin des trois années, à l’exception peut-être du Meizu, handicapé par sa mémoire un peu lente.

Le hasard fauchera-t-il ces précieux smartphones dans leurs vertes années ? Ces mobiles résistent à la majorité des chutes, exception faite du Sony, qui adopte un pourtour en plastique, qui protège probablement très mal ses composants électroniques. Ses concurrents optent pour l’aluminium, un matériau beaucoup plus solide. Hormis le Meizu, tous font de menus sacrifices sur l’autel du design. Leurs surfaces vitrées, très faciles à briser, sont mal protégées. Samsung et Honor ont même décidé de recouvrir leur dos de verre, particulièrement exposé chez Samsung. L’A5 2017 ne doit sa note correcte en « durabilité » qu’à son étanchéité. C’est le seul à résister à une grosse averse ou une chute dans une piscine.

A noter, hormis le Sony, tous ces mobiles sont dotés d’une prise USB-C. Un connecteur de nouvelle génération, qui n’est pas compatible avec les câbles et chargeurs USB classiques. Mais tous intègrent une prise casque traditionnelle.