« Je pense qu’il relève du bon sens d’accepter l’idée de la tenue d’un congrès avant des élections nationales », a dit Renzi lors d’une réunion de la direction du parti. | © Alessandro Bianchi / Reuters / REUTERS

L’ex-président du conseil italien Matteo Renzi a demandé, lundi 13 février, la tenue d’un congrès extraordinaire du Parti démocrate (PD) afin de trancher les débats internes de sa formation avant la tenue d’élections législatives.

M. Renzi lui-même, discret depuis sa démission après la cinglante défaite de sa réforme constitutionnelle au référendum du 4 décembre, a lancé un nouveau blog à la fin de janvier et fait son retour public devant un rassemblement d’élus locaux de son Parti démocrate à Rimini.

Critiques au sein du Parti démocrate

Il a déclaré que la direction du parti de la gauche italienne était arrivée en « fin de cycle ». Lui reprochant d’avoir « droitisé » le parti, plusieurs factions de sa formation l’ont appelé à démissionner du poste de secrétaire du PD, qu’il occupe depuis décembre 2013.

« Je pense qu’il relève du bon sens d’accepter l’idée de la tenue d’un congrès avant des élections nationales », a dit M. Renzi lors d’une réunion de la direction du parti.

Il n’a pas proposé de calendrier, mais un de ses alliés politiques a déclaré que l’ancien chef du gouvernement souhaitait que ce congrès ait lieu en avril.

La presse italienne s’attend à ce que M. Renzi démissionne de son poste de secrétaire du PD le week-end prochain, ce qui officialisera l’ouverture de la campagne en vue de l’élection de la future direction du parti.

Initialement, Matteo Renzi souhaitait des élections législatives anticipées dès le mois de juin, alors que la législature court jusqu’au début de 2018. Mais les dissensions au sein de son parti l’ont contraint à revoir ses projets en passant d’abord par une clarification interne. Selon une source proche de M. Renzi, des sondages internes indiquent que l’ex-président du Conseil l’emporterait aisément sur ses rivaux potentiels, dont le gouverneur des Pouilles, Michele Emiliano.

Les autres partis favorables à des élections anticipées

Les principaux partis d’opposition, donc le Mouvement 5 étoiles (M5S), donné très proche du PD en intentions de vote dans les sondages, sont favorables à des législatives anticipées, avec toutefois une exception notable : Forza Italia, le mouvement de l’ex-président du Conseil Silvio Berlusconi, qui est devancé dans les enquêtes d’opinion par la Ligue du Nord.

Dans un entretien publié dimanche par le quotidien La Repubblica, M. Berlusconi a déclaré que « convoquer le pays aux urnes dans ces conditions serait irresponsable ».

Tous les sondages récents montrent qu’aucun parti ne serait en mesure d’obtenir une majorité des sièges de député avec le mode de scrutin proportionnel actuel, ce qui vouerait sans doute l’Italie à une nouvelle coalition gouvernementale, synonyme d’instabilité.

Plusieurs figures du PD, comme l’ex-président du Conseil Massimo d’Alema, ont mis en garde contre le risque de faire tomber le gouvernement actuel, dirigé par Paolo Gentiloni, sans avoir au préalable réformé le mode de scrutin.