François Hollande à Aubervilliers, mardi 14 février. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Au matin d’une nuit qui a vu au moins vingt-cinq personnes interpellées après de nouveaux incidents en banlieue parisienne, François Hollande était à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), mardi 14 février. « On ne peut pas accepter, à cause d’un drame que j’ai moi-même dénoncé, qu’il y ait de la casse », a déclaré le chef de l’Etat depuis la mission locale de la ville où il participait à une table ronde sur la Garantie jeune, avec des bénéficiaires de ce dispositif d’insertion professionnelle et des élus.

« Il faut que la justice passe », a-t-il insisté, alors que des manifestations et des incidents se multiplient, consécutifs à l’interpellation violente du jeune Théo L. et de son viol présumé par un policier à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 2 février. François Hollande a de nouveau rendu hommage à la victime présumée, « qui a eu cette lucidité et cette dignité de lancer un appel au calme ». Il l’avait rencontrée dans sa chambre d’hôpital après son interpellation.

« Conscient » qu’il venait en Seine-Saint-Denis « dans un moment particulier », François Hollande a longuement plaidé en faveur du « respect », soulignant qu’il « n’y a pas de vie en commun s’il n’y a pas de respect ». Pour le chef de l’Etat, « le respect, c’est celui qui est dû à ces jeunes quand ils sont contrôlés, lorsqu’ils sont eux-mêmes confrontés à des situations de violence ». « Et quand il y a des manquements, ils doivent être clairement dénoncés et la justice saisie », a-t-il poursuivi.

Le Roux dans le Val-d’Oise

Le respect, a-t-il encore développé, est « celui que nous devons avoir, tous, à l’égard des institutions, de la police, de la justice ». « Le respect, c’est aussi à l’égard des biens publics, de la propriété privée », a-t-il encore martelé. Ainsi, pour le président Hollande, s’il « y a en France le principe de la liberté de manifester, il n’y a pas l’autorisation de casser ». « Je refuserai aussi toutes les provocations, tous ceux qui veulent diviser, qui veulent séparer, qui veulent opposer, qui veulent briser ce qui est la vie en commun », a-t-il insisté.

« Il est très important de montrer que nous sommes capables de vivre ensemble dans une société apaisée, mais où le respect est la règle et où nous devons être fermes à l’égard de ceux qui s’éloignent de ce principe », a-t-il conclu.

Lundi, le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux avait appelé « au calme », « à la responsabilité » et « à la confiance dans la justice ». Il doit se rendre mardi en début d’après-midi dans le département voisin du Val-d’Oise « sur le thème du lien police et population ». Il ira à Sarcelles puis à Villiers-le-Bel, où la mort de deux jeunes dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police en 2007 avait déclenché de vives violences urbaines.