Donald Trump lors de sa conférence de presse avec le premier ministre canadien Justin Trudeau, le 13 février à la Maison Blanche. | MANDEL NGAN / AFP

Lundi 13 février

La Maison Blanche a laissé planer un doute sur l’avenir politique de Michael Flynn, principal conseiller de Donald Trump pour la sécurité, alors que celui-ci est soupçonné de proximités avec la Russie. « Le président évalue la situation, il parle au vice-président (…) et à plusieurs autres personnes », a annoncé, lundi, le porte-parole de Donald Trump, Sean Spicer.

La position de M. Flynn, s’est considérablement fragilisée depuis la publication, vendredi, par le Washington Post et le New York Times de la teneur de conversations avec l’ambassadeur russe à Washington Sergey Kislyak.

Au moment où l’administration Obama ordonnait fin décembre des sanctions contre Moscou pour son ingérence présumée dans les élections américaines, M. Flynn assurait le diplomate que le républicain serait beaucoup moins sévère à son égard. Selon les médias, de telles discussions peuvent être considérées comme illégales.

L’homme avait déjà été nommé, à l’époque, à ce poste central dans l’élaboration de la politique étrangère et de sécurité, mais l’équipe Trump était en pleine période de transition, trois semaines avant de prendre les rênes de la première puissance du monde.

Qui sont les conseillers au cœur du système Trump ?

Lundi, les démocrates au Congrès réclamaient le renvoi de l’ancien général, tandis que leurs homologues républicains optaient pour le mutisme.

En bref

  • Rencontre avec le premier ministre canadien à la Maison Blanche

Donald Trump a reçu, lundi à Washington, le premier ministre canadien, mais la complicité qui avait été affichée entre Justin Trudeau et Barack Obama n’était pas au rendez-vous. Les deux hommes ont étalé leurs divergences sur l’immigration tout en adoptant un ton conciliant sur la question des échanges commerciaux entre les deux pays. M. Trudeau a ainsi réaffirmé que son pays entendait poursuivre sa politique d’« ouverture » sur les réfugiés tandis que M. Trump a défendu une politique migratoire de « bon sens » consistant à fermer temporairement ses frontières.

  • Washington inflige des sanctions financières au vice-président du Venezuela

Les autorités américaines ont pris, lundi, des mesures à l’encontre du vice-président du Venezuela, Tareck El Aissami, au titre de la lutte contre le trafic de drogues, rapporte le site de l’OFAC, une agence du Trésor qui met en place ces sanctions gelant les actifs aux Etats-Unis des personnes visées. L’homme de 42 ans, l’un des dirigeants les plus influents du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) au pouvoir depuis 1999, seconde le président Nicolas Maduro depuis le 4 janvier. Auparavant, il était gouverneur de l’Etat d’Aragua, considéré comme l’un des plus violents du pays.

  • Le Sénat confirme Steven Mnuchin à la tête du Trésor

Ancien de Wall Street, Steven Mnuchin a été confirmé au poste de secrétaire au Trésor dans le gouvernement de Donald Trump. Les sénateurs ont voté par 53 voix contre 47, la plupart des membres de l’opposition démocrate ayant opté pour le « non ». Ancien dirigeant de la banque d’affaires Goldman Sachs, l’homme de 54 ans a été directeur financier de la campagne du républicain. Il est chargé de mettre en musique les promesses électorales du milliardaire, notamment une grande baisse d’impôt et le détricotage de la réforme financière Dodd-Frank, adoptée après la crise de 2007-2008.

La citation du jour

« Nous espérons tous que Donald Trump sera un bon président, nous espérons tous qu’il va faire de grandes choses pour les gens. Mais, il n’a pas commencé son mandat en apaisant les groupes qu’il a dénigrés au cours de la campagne. Il n’a rien dit sur les femmes, les Noirs, les Latinos, les personnes LGBT, les handicapés (…) Cette volonté de faire tout et n’importe quoi pour être élu, de tenir des propos et d’agir comme il l’a fait, j’ai trouvé cela inacceptable. Réellement dégueulasse. »

Le mythique entraîneur des San Antonio Spurs, Gregg Popovich a rejoint lundi la liste des personnalités du sport critiques à l’encontre du président. En marge d’un déplacement dans son Indiana natal, ce diplômé de l’Académie de la Force aérienne des Etats-Unis était interrogé sur la manière dont son éducation et sa jeunesse dans un Etat où la communauté afro-américaine est importante l’ont aidé à aborder des sujets politiques de fond avec ses joueurs dans une Amérique post-électorale fortement partisane.

La photo du jour

De gauche à droite : Tamika Mallory, Linda Sarsour, Mara Hoffman, Bob Bland, et Carmen Perez. | Robin Marchant / AFP

La créatrice Mara Hoffman a invité, lundi, en ouverture de son défilé dans le cadre de la semaine de la mode de New York, les quatre organisatrices de la « Marche des femmes » du 21 janvier. Linda Sarsour, Bob Bland, Tamika Mallory, et Carmen Perez ont appelé à la solidarité, la défense des plus « marginalisés », à l’acceptation des différences, mais aussi et surtout à la lutte. Pour celles « qui sont retenues dans des aéroports », « derrière des barreaux », « les femmes musulmanes », « celles qui sont venues, et celles qui n’ont pas pu », ont-elles dit à tour de rôle, en référence à la politique migratoire de Donald Trump.