Le commissaire de police d’Aulnay-sous-Bois a vu son passé ressurgir dans la presse. Le journal L’Humanité a rappelé lundi qu’il a été condamné en 2008 à un an de prison avec sursis et un an d’interdiction d’exercer pour non-empêchement d’un délit. Trois autres policiers ont été condamnés dans la même affaire pour violences volontaires et l’un pour destruction de la vidéo de l’intervention policière.

A l’époque, l’affaire fait grand bruit. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, avait martelé qu’il « n’accepterai[t] aucune brebis galeuse dans la police ».

Le 19 février 2004, un chauffard de 27 ans – lui-même condamné à seize mois de prison ferme – avait été interpellé, après une course-poursuite, par ces policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit de Paris, dans des conditions dénoncées par le conducteur et sa femme. Un gardien de la paix avait notamment placé un enjoliveur entre les fesses du chauffard. Les policiers, accuse-t-il, l’ont « menacé de sodomie ».

« Honte de la BAC parisienne »

« La scène a bien été filmée, mais l’inspection générale des services (IGS), immédiatement saisie, ne parvient pas à mettre la main sur les images, détruites », écrit L’Humanité. Le commissaire d’Aulnay, alors chef adjoint de la BAC nuit, arrivé sur les lieux après l’interpellation, était resté passif face aux agissements de ses hommes. Il est mis en examen pour « non-empêchement d’un délit » et est suspendu pour « faute de commandement ». Il avait attribué les violences au « choc » de l’accident et aux conditions de l’interpellation qualifiée de « moment d’extrême agitation ». Quatre ans plus tard, dans son réquisitoire, le parquet qualifiait l’affaire de « honte de la BAC parisienne ».

Le parallèle dressé par L’Humanité est rejeté par Céline Berthon, secrétaire général du Syndicat national des commissaires de police, sur les ondes de France Inter mardi : « Parfois, on doit rendre compte de faits ou d’événements, pour lesquels nous ne sommes malheureusement pas là, mais parce que nous sommes les chefs, nous sommes responsables. »

Les quatre policiers mis en examen, l’un pour viol et les autres pour violences volontaires en réunion après la violente interpellation de Théo L., appartiennent à une brigade de sécurité de terrain (BST), rattachée au commissariat d’Aulnay-sous-Bois.