Pour son anniversaire, Angel Di Maria a inscrit un doublé face au FC Barcelone. QU’il a célébré à sa manière habituelle. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

Dans l’histoire du Paris-Saint-Germain sous pavillon qatari, il s’agit d’une victoire hautement symbolique. Mardi 14 février, au Parc des Princes, le club de la capitale a étrillé le FC Barcelone (4-0), en huitièmes de finale aller de Ligue des champions. Eliminé en quarts de finale de la compétition lors des quatre éditions précédentes, le PSG a enfin dompté sa « bête noire » catalane, qui l’avait sorti de l’épreuve en 2013 (2-2, 1-1) et 2015 (3-1, 2-0).

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web

Les joueurs d’Unai Emery se sont imposés grâce à un doublé d’Angel Di Maria, et des buts inscrits par sa recrue allemande Julian Draxler et l’Uruguayen Edinson Cavani. Solides défensivement, réalistes, les quadruples champions de France en titre prennent ainsi une belle option dans la perspective d’une qualification pour les quarts de finale du tournoi.

Au coup d’envoi, une ambiance électrique prévaut dans les travées du Parc. « Ensemble, nous pouvons renverser cette montagne », « Jouez comme des guerriers, vos soldats sont derrière vous », peut-on lire sur les tifos installés dans la « tribune Boulogne ». Tous les regards sont alors braqués sur le jeune (21 ans) arrière parisien Presnel Kimpembe, qui effectue son baptême du feu européen à la suite du forfait du capitaine brésilien Thiago Silva, 32 ans, gêné au mollet. Hargneux, mordants, les Parisiens pressent très haut dès l’entame de la partie. A l’exception d’une chevauchée du Brésilien Neymar, séché par Adrien Rabiot, le Barça se distingue par sa discrétion.

A la 4e minute, le gardien catalan Marc-André ter Stegen est obligé de sortir au pied devant Blaise Matuidi, bien lancé. Dans la foulée, Edinson Cavani hérite d’un bon ballon dans la surface barcelonaise. La salve du no 9 parisien est contrée mais Julian Draxler est à l’affût. Sa frappe enroulée passe au-dessus de la cage adverse (6e).

Le coup franc de Di Maria

Les joueurs du PSG ont surclassé Barcelone, mardi 14 février. | LIONEL BONAVENTURE / AFP

Détenteur du brassard de capitaine en l’absence de Thiago Silva et de Thiago Motta, suspendu, l’infatigable Blaise Matuidi a l’opportunité d’ouvrir la marque. Or, l’international français perd son duel avec Marc-André ter Stegen, qui capte dans la foulée la tentative d’Adrien Rabiot (11e). A force d’acculer les Blaugrana, les protégés d’Emery sont récompensés. Alors que Neymar se fait examiner sa cheville endolorie sur le bord du terrain, Draxler est stoppé irrégulièrement par le Français Samuel Umtiti.

Aux abords de la surface, Angel Di Maria se charge du coup franc. Sa frappe enroulée à mi-hauteur finit sa course dans les filets de Ter Stegen (18e). Le Parc explose tandis que l’Argentin file vers le poteau de corner pour célébrer sa troisième réalisation en Ligue des champions cette saison.

Galvanisés, les Parisiens multiplient les raids éclair. Bien servi, Cavani oblige Ter Stegen à s’employer (22e). Sur l’une de leurs rares contre-attaques, les Barcelonais perforent la défense du PSG et le gardien allemand Kevin Trapp détourne in extremis la tentative du Portugais André Gomes.

Des Parisiens en lévitation

Le champion du monde allemand Draxler met au supplice la défense du Barça. Intenable sur son flanc gauche, l’ex-joueur de Wolfsburg voit sa frappe détournée par son compatriote des cages espagnoles (34e). Dans une ambiance indescriptible, le PSG parvient à faire sauter la défense adverse une seconde fois. Bien décalé par Marco Verratti, Julian Draxler fixe Ter Stegen avant de le battre d’une frappe croisée du pied droit (40e). Les supporteurs parisiens jubilent. Constamment debout sur le bord de la pelouse, l’entraîneur du PSG ne masque pas sa satisfaction, donnant de la voix pour égrener ses consignes. « Vous ne rêvez pas, le PSG mène deux à zéro », s’égosille le speaker du Parc à la mi-temps.

De retour sur la pelouse, les Parisiens ne relâchent pas leurs efforts. Et le centre d’Adrien Rabiot passe dangereusement devant le but barcelonais (47e). Les nerfs en capilotade, les supporteurs du PSG basculent dans la liesse lorsque l’Argentin Angel Di Maria mystifie plusieurs adversaires avant d’expédier une frappe enroulée magnifique dans la lucarne de Ter Stegen. Le Parc ronronne.

En état de grâce, les Parisiens s’offrent une nouvelle occasion grâce à Edinson Cavani, qui manque de peu de reprendre le ballon sur un bon centre devant la cage adverse. A l’heure de jeu, Emery décide de sortir le héros du soir, Angel Di Maria, ovationné par le public du Parc et remplacé par le Brésilien Lucas.

En transe, les joueurs du PSG se montrent incisifs sur chaque duel, à l’image de Presnel Kimpembe, qui ne lâche pas le prodige Lionel Messi d’une semelle. A la 66e minute, Lucas est proche d’aggraver la marque mais sa frappe à ras de terre est captée par Ter Stegen. Blessé, Marco Verratti cède sa place au jeune Christopher Nkunku (19 ans).

Le match de référence du PSG sous l’ère QSI

Littéralement muselés, les Blaugrana voient les Parisiens s’envoler au score. A la 71e minute, Edinson Cavani hérite d’une belle passe dans la surface adverse. L’Uruguayen décoche une frappe instantanée qui trompe Ter Stegen, groggy. Auteur de son septième but en Ligue des champions cette saison, le no 9 du PSG sprinte le long de la ligne de touche, suivi par ses coéquipiers extatiques et hilares.

Le Barça tente de réduire le score par l’intermédiaire de Neymar, soliste à la dérive, dont la demi-volée puissante passe à côté de la cage de Kevin Trapp (79e). Alors que son homologue catalan Luis Enrique fait grise mine, Unai Emery demande à ses joueurs de temporiser dans les derniers instants de la partie.

Quatre fois vainqueurs de la compétition (2006, 2009, 2011, 2015) durant la dernière décennie, les Barcelonais acculent le PSG en fin de match. Et Samuel Umtiti détourne le ballon de la tête sur le poteau de Kevin Trapp. Pour faire baisser la tension, Emery sort Draxler pour faire entrer l’Argentin Javier Pastore (86e), de retour de blessure.

Le coup de sifflet final résonne comme une libération pour les supporteurs. « Non, vous ne rêvez pas », hurle le speaker du Parc. En surclassant le Barça de Lionel Messi, le PSG tient là son match de référence depuis son rachat, en 2011, par le fonds Qatar Sports Investments (QSI), et semble ainsi proche de renverser le cours de son histoire.

Au terme de cette véritable démonstration de puissance, les Parisiens prennent un avantage manifeste avant la manche retour, programmé le 8 mars au Camp Nou. Sauf catastrophe ou improbable déraillement à Barcelone, le PSG devrait se hisser pour la cinquième fois d’affilée en quarts de finale de la Ligue des champions.

  • VIDEO : Revoir les actions d’éclat du match