MARDI 14 FÉVRIER

Donald Trump a signé mardi 14 février l’abrogation d’une règle prise en vertu de la loi Dodd-Frank. | SAUL LOEB / AFP

Le président américain Donald Trump a signé mardi 14 février l’abrogation d’une règle qui obligeait notamment les compagnies minières et pétrolières américaines à rendre publics les paiements versés aux Etats étrangers afin de prévenir des faits de corruption.

Selon ses adversaires, ce règlement, institué en juin 2016 par le gendarme boursier (SEC), défavorisait les entreprises américaines par rapport à leurs rivales chinoises ou russes. Le manque à gagner avait été évalué à 600 millions de dollars par la Commission des services financiers de la Chambre des représentants qui avait déjà voté son abrogation il y a deux semaines.

Contestée par le secteur pétrolier, cette mesure avait été prise en vertu de la loi Dodd-Frank que le président Trump a promis de démanteler avec l’appui des républicains, majoritaires au Congrès.

« Dans l’immédiat, nous perdons un outil qui pouvait permettre de suivre les milliards de dollars servant à la corruption et à l’évasion fiscale dans le monde en développement », a déploré mardi Eric LeCompte, de la coalition d’organisations de lutte contre la pauvreté Jubilee USA. Mais Jack Gerrard, directeur du American Petroleum Institute, un lobby de l’industrie pétrolière, a estimé que la décision d’abroger ce règlement était « un pas en avant bienvenu ».

EN BREF

  • Flynn interrogé par le FBI il y a quelques semaines

La police fédérale américaine a interrogé Michael Flynn, le chef du Conseil de sécurité nationale dont Donald Trump a décidé de se séparer, sur ses conversations téléphoniques avec l’ambassadeur de Russie, a rapporté mardi le New York Times.

Réalisé par des enquêteurs du FBI et dont la teneur reste inconnue, cet interrogatoire s’est déroulé dans les premiers jours de gouvernement de M. Trump, investi le 20 janvier. Interrogé par l’AFP, le FBI a refusé de commenter cette information. Les enquêteurs sont sortis de l’entretien avec la conviction que Michael Flynn n’avait pas été complètement franc, a précisé le quotidien.

  • Des sanctions requises contre Kellyanne Conway

Le Bureau d’éthique du gouvernement américain (OGE) a jugé mardi que la conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, a « violé » les règles en appelant à acheter des produits d’Ivanka Trump sur la chaîne Fox. Il s’agit « d’une violation claire de l’interdiction d’abuser de [sa] position », a estimé l’OGE dans un courrier au responsable de l’éthique de la Maison Blanche publié mardi. L’exécutif américain devrait par conséquent « songer à prendre une mesure disciplinaire contre elle », ajoute le Bureau dans sa lettre datée de lundi, en expliquant que les fonctionnaires « doivent utiliser leur autorité au bénéfice du peuple américain et non pour des profits privés ».

  • La ministre des PME confirmée

Depuis mardi, Linda McMahon est la ministre des petites entreprises de Donald Trump. Le Sénat américain a confirmé sa nomination à la tête de l’administration des petites entreprises par 81 voix contre 19, l’un des votes les plus consensuels pour l’équipe gouvernementale du président républicain. Elle fut de 1997 à 2009 la directrice générale du World Wrestling Entertainment (WWE), qu’elle a cofondé avec son mari Vince McMahon, dont la fortune est estimée par Forbes à 1,28 milliard de dollars.

  • Le Venezuela attend des excuses

Le président du Venezuela Nicolas Maduro a exigé mardi des excuses des Etats-Unis et l’annulation des sanctions infligées à son vice-président pour trafic de drogue. « Sans aucun doute c’est une agression à laquelle le Venezuela répondra pas à pas avec équilibre et fermeté », a déclaré M. Maduro. Il a annoncé avoir demandé au ministère des affaires étrangères de remettre une lettre de protestation et d’exiger des Etats-Unis qu’ils « présentent des excuses publiques [au] vice-président » Tareck El Aissami, considéré comme son probable successeur.

LE TWEET DU JOUR

  • Un revers pour l’Obamacare

La cible du jour fut l’Obamacare, que Donald Trump a promis d’abroger durant sa campagne. A son arrivée à la Maison Blanche, il a signé son premier décret présidentiel en ce sens, ordonnant aux agences gouvernementales d’alléger ses réglementations. C’est donc tout naturellement qu’il s’est réjoui d’apprendre mardi que la compagnie d’assurance Humana quittera le marché de l’Obamacare fin 2017. Pour lui, cette nouvelle illustre que l’« Obamacare reste un échec ». Dans son tweet, il ajoute : « Nous abrogerons, remplacerons et sauverons le système de santé pour TOUS les Américains. »