Pendant sa campagne, Donald Trump – ici le 13 février 2017 à la Maison Blanche – s’était clairement affiché pro-israélien. | ANDREW HARNIK / AP

Alors que le président états-unien, Donald Trump, doit rencontrer le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, mercredi 15 février, la Maison Blanche a marqué une rupture concernant le règlement du conflit israélo-palestinien en annonçant ne plus être arc-boutée sur la solution à deux Etats. Cet axiome sert depuis des décennies de référence à la communauté internationale pour tenter de trouver un accord de paix au Proche-Orient.

« Une solution à deux Etats qui n’apporte pas la paix est un objectif que personne ne cherche à atteindre », a déclaré mardi soir un responsable de la Maison Blanche. « La paix est l’objectif, que cela soit sous la forme d’une solution à deux Etats si c’est ce que les parties veulent, ou quelque chose d’autre si les parties le veulent », a-t-il précisé, ajoutant : « Nous ne dicterons pas les termes de ce que sera la paix. »

Le principe de deux Etats « vivant côte à côte en paix et en sécurité » a été défendu depuis un demi-siècle par tous les présidents américains, démocrates comme républicains.

Une position qui n’a « aucun sens »

La dirigeante palestinienne Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a critiqué mercredi la position de l’administration Trump sur la solution à deux Etats, estimant qu’elle n’avait « aucun sens ». « Il est clair que l’administration américaine est en train d’essayer de satisfaire la coalition extrémiste de [Benyamin] Nétanyahou. Ils ne peuvent pas simplement dire cela sans [proposer une] alternative (…) Ce n’est pas une politique responsable et cela ne sert pas la cause de la paix. »

Pendant sa campagne Donald Trump s’était clairement affiché pro-israélien, tout en affirmant que s’il était élu, il présiderait à un accord de paix entre l’Etat hébreu et les Palestiniens. Benyamin Nétanyahou, qui avait vu dans la victoire de son « ami, le président Trump » une « chance formidable » pour Israël, devra toutefois confronter les promesses du milliardaire américain à la réalité encore floue de sa politique sur le conflit israélo-palestinien.

Sous pression de la frange la plus dure de son gouvernement de droite et favorable à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, M. Nétanyahou devrait dire à M. Trump qu’il soutient toujours une solution à deux Etats. Le dirigeant israélien « doit arriver en présentant la solution à deux Etats comme une vision et esquisser, en attendant, de possibles accords intérimaires acceptables par les Palestiniens », avait expliqué son conseiller diplomatique Michael Oren avant son départ pour Washington.