Une expertise médicale complémentaire des conditions de la mort de Rakhat Aliev, ex-gendre du président kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, retrouvé pendu dans sa cellule d’une prison de Vienne en 2015, confirme l’hypothèse d’un suicide, a annoncé mardi 14 février le parquet de Vienne.

Confiée à l’Institut de médecine légale de St-Gallen, en Suisse, cette expertise complémentaire avait été demandée par la justice autrichienne après que les avocats de la famille eurent produit en décembre l’avis d’un légiste allemand indépendant concluant à un homicide.

Tombé en disgrâce et accusé de meurtres par la Kazakhstan, Rakhat Aliev fut découvert pendu en févier 2015 dans une cellule qu’il occupait seul. Ses avocats avaient immédiatement évoqué l’hypothèse d’un assassinat.

Toutefois, selon l’expertise complémentaire, « les conclusions d’une expertise privée selon lesquelles Rakhat Aliev aurait été tué par un tiers (...) ne peuvent être confirmées du point de vue de la médecine légale ». « Il n’y a toujours aucune indication laissant penser à l’implication de tiers dans la mort de M. Aliev », a encore souligné le ministère public autrichien, relevant qu’il n’y avait à ses yeux pas lieu de rouvrir la procédure.

Condamné par contumace

Longtemps marié à Dariga Nazarbaïev, la fille aînée de M. Nazarbaïev, qui tient d’une main de fer l’ancienne république soviétique du Kazakhstan, Rakhat Aliev était tombé en disgrâce en 2007, après avoir, selon lui, évoqué ses ambitions présidentielles. Ambassadeur à Vienne, il avait fait défection.

En 2008, un tribunal kazakh l’avait condamné par contumace pour le meurtre de deux banquiers enlevés en 2007 et retrouvés morts en 2011. L’Autriche avait refusé de l’extrader, estimant qu’il ne bénéficierait pas d’un procès équitable, mais avait à son tour ouvert une enquête contre lui pour ces faits de meurtre et d’enlèvement.

Rakhat Aliev, qui a toujours démenti toute implication et a dénoncé un coup monté par les autorités kazakhes, mourut deux mois avant l’ouverture de son procès, au cours duquel il espérait être blanchi. Jugés en son absence, ses deux complices présumés ont été acquittés en juillet 2015 par la justice autrichienne, qui avait invoqué des « informations contradictoires » dans les pièces d’accusation fournies par le Kazakhstan.