Qu'est-ce que le CETA ?
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Opposants, manifestants, Wallons… le CETA aura rencontré de nombreux obstacles avant d’arriver mercredi 15 février devant un Parlement européen, lui aussi divisé. A midi, les eurodéputés voteront pour ou contre la ratification de cet accord de libre-échange que l’Union européenne (UE) et le Canada ont eu les plus grandes difficultés à conclure. Avant cela, un dernier obstacle : trois heures de débats en présence de la commissaire européenne chargée du commerce, Cecilia Malmström.

Suivez les débats avec notre journaliste, Jean-Baptiste Chastand :

L’Accord économique et commercial global (AECG, en anglais CETA) est a priori soutenu par une majorité d’eurodéputés, essentiellement ceux de droite, ainsi que les libéraux et la plupart des socialistes. Les Verts, l’extrême gauche, l’extrême droite et certains socialistes voteront contre. « Il y a à la fois trop d’incertitudes, trop de risques, trop d’insuffisances », résume le socialiste français Emmanuel Maurel.

Parlement « extrêmement divisé »

Les écologistes sont bien plus catégoriques, à l’image du Français Yannick Jadot qui voit dans le CETA « un risque majeur pour l’élevage européen et la santé européenne ». Le candidat écologiste à la présidentielle critique également les tribunaux arbitraux, dont la mise en place est prévue une fois le traité définitivement approuvé.

Yannick Jadot se félicite de voir désormais le Parlement européen, sous la pression de l’opinion publique, « extrêmement divisé » sur le traité. Surtout, « étant donné là d’où on partait… », dit-il. Même si le vote est favorable à l’accord, ce que redoute l’eurodéputé écologiste, il « continuera de toute façon la bataille ».

S’il est adopté, une grande partie du CETA entrera en application provisoire, a priori dès le mois d’avril, le temps d’être ratifié par l’ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne, ce qui prendra des années.

Toutes les dispositions ne seront pas applicables immédiatement. Parmi les mesures qui pourront entrer en vigueur dans deux mois : l’augmentation des quotas d’importation de viande canadienne en Europe, la baisse de nombreux droits de douane, ou encore un meilleur accès des entreprises européennes aux marchés publics canadiens.

« CETA, c’est assez »

Au pied du bâtiment strasbourgeois mercredi matin, plusieurs dizaines d’opposants vêtus de combinaisons blanches, masque sur la bouche, formaient une chaîne humaine, assis ou couchés, bloquant l’entrée.

« Dire oui au CETA, c’est piétiner le peuple », clamait une banderole, tandis que d’autres affirmaient : « Démanteler la démocratie ? Hors de question ! » et « Plus vous insistez, plus nous résistons ».

Quelques mètres plus loin, un cheval de Troie gonflable flanqué d’une banderole « Stop CETA » de l’association Friends of the Earth Europe se balançait sur une pelouse. Le CETA est parfois qualifié par ses opposants de « cheval de Troie des Etats-Unis », qui permettrait, selon eux, aux multinationales américaines d’envahir le marché européen.

Des militants de Greenpeace installés dans des Zodiac sur le bras de la rivière qui longe le Parlement européen dénonçaient un accord « toxique » avec une statue symbolisant la justice en train de sombrer.