Benoît Hamon, dans son quartier général de campagne de la tour Montparnasse, à Paris, le 2 février 2017. | LÉA CRESPI-NICOLAS PASCO / « LE MONDE »

En pleine affaire Fillon, Benoît Hamon joue la carte de la transparence. Le candidat socialiste à l’élection présidentielle a dévoilé, jeudi 16 février, sa déclaration de patrimoine.

Anticipant l’obligation légale de publier sa déclaration pour tout candidat ayant réuni les 500 parrainages nécessaires, au plus tard le 9 avril, M. Hamon a livré les grands traits de sa situation financière personnelle, sous le patronage de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

N’y figurent pas les revenus ou le patrimoine propre de sa compagne, cadre du groupe de luxe LVMH, avec qui il est pacsé (pacs pour lequel le régime de la séparation des biens s’applique).

Deux appartements et une Opel Corsa

On y apprend que M. Hamon possède en son nom un appartement acheté en 2006 pour 112 000 euros, dont la localisation n’est pas précisée, et pour l’acquisition duquel il a emprunté 100 000 euros.

Le député des Yvelines a également acheté un appartement de 108 m² en 2016, dont il possède 46,14 %. Son prix est de 700 000 euros et il a souscrit un prêt de 580 348 euros pour le financer « à parité avec [s]a conjointe ».

En 2016, M. Hamon a perçu 93 600 euros d’indemnités d’élu, son seul revenu. Le reste de son patrimoine est constitué d’une Opel Corsa achetée en 2006 et de 61 067 euros versés sur un fonds de retraite volontaire à Bruxelles, lié à ses fonctions de député européen (2004-2009).

La déclaration de patrimoine de Benoît Hamon

10 mesures pour moraliser la vie politique

Lors d’une conférence de presse au quartier général de campagne de M. Hamon, à Paris, Régis Juanico, trésorier de la campagne de M. Hamon et député de la Loire, a présenté 10 mesures pour moraliser la vie politique, désormais disponibles sur son site de campagne. Parmi elles :

  • La révélation du nom des donateurs
« Au cours de la campagne présidentielle, nous rendrons publique l’identité des personnes dont le don ou le total des dons est supérieur à 2 500 euros avec leur accord préalable. »

« Nous avons ajouté une case à cocher (sur le formulaire de dons) autorisant la publication de leur identité », a précisé M. Juanico, en expliquant que 203 511 euros avaient été recueillis durant la primaire, pour 2 436 dons.

En novembre 2016, M. Hamon avait interpellé Emmanuel Macron à ce sujet, en lui demandant de publier la liste de ses donateurs. Le candidat d’En Marche ! avait refusé, se retranchant derrière le secret fiscal.

  • La déclaration de patrimoine dès les premiers parrainages
« Nous rendrons obligatoire le dépôt d’une déclaration de situation patrimoniale et d’intérêts pour tous les candidats à l’élection présidentielle dès les premières publications de parrainages. »

Deux mesures font directement écho à l’affaire touchant François Fillon :

  • l’interdiction pour un parlementaire de recruter un membre de sa famille en tant que collaborateur parlementaire ;
  • l’interdiction de cumuler un mandat de parlementaire avec une activité de conseil.

Par ailleurs, M. Hamon s’engage « à publier les noms des lobbyistes rencontrés » durant sa campagne, et compte porter « à six ans, pour toutes les élections, la durée d’inéligibilité que peut prononcer le juge en cas d’infraction à la législation sur le financement des campagnes électorales ».