« Bye bye Wenger ! ». La « une » du tabloïd The Sun résume assez bien le sentiment dominant outre-Manche suite à la nouvelle correction (5-1) reçue à Munich mercredi 15 février. Pour la septième saison consécutive, le parcours européen d’Arsenal s’arrêtera certainement en huitièmes de finale de la Ligue des champions. La débâcle de trop pour Arsène Wenger, selon la quasi-totalité de la presse anglaise. Comme le Daily Telegraph, qui annonce que « ses jours sont comptés ». Même l’ex-Gunner Martin Keown, pourtant l’un de ses soutiens de toujours, a lâché son ancien entraîneur : « Ça devient embarrassant, regrette-t-il. J’ai mal pour lui (…). Mercredi soir, il a dû réaliser que la décision de partir devait être prise. »

« Peu importe ce qu’il se passe, j’entraînerai la saison prochaine, que ce soit ici ou ailleurs, c’est absolument certain », a répondu Wenger, vendredi, lors d’un point presse à Arsenal. « Je déteste la défaite et c’est dur à encaisser mais j’ai la force et l’expérience pour m’en remettre », a poursuivi le technicien français, dont le contrat arrive à son terme à la fin de la saison et qui en a vu d’autres depuis plus de vingt ans qu’il dirige Arsenal.

21e saison à la tête des canonniers

« Surclassé, dominé, paumé, dégonflé, Arsenal est maintenant le souffre-douleur de l’Europe », estime le Mirror, avant de montrer directement du doigt l’entraîneur londonien et ses « dernières tactiques qui n’ont pas leur place à la table des grands d’Europe ». Une opinion partagée par le très sérieux Times de Londres : « En fin de compte, le blâme revient à Wenger, qui a bâti une équipe trop gentille avec trop peu de leaders (…). Ils ont disparu sans laisser de trace en seconde période. »

A 67 ans, l’ancien tacticien de l’AS Monaco et de Nancy fête sa 21e saison à la tête des canonniers d’Arsenal. Peut-être la dernière. « Je suis triste de le voir comme ça, a confié Lee Dixon, ancien défenseur des Gunners, sur ITV Sport. Cette équipe ne semble plus lui répondre. (…) Je pense qu’il est temps pour lui de partir. »

Robert Lewandowski et son Bayern Munich ont donné une leçon à Arsenal lors du huitième de finale aller (5-1). | ODD ANDERSEN / AFP

Avec quatre buts à rattraper à l’Emirates Stadium le 7 mars prochain, la partie semble perdue d’avance. « Je n’ai jamais vu une équipe jouer aussi mal, a confié l’ancien portier du Bayern Munich Oliver Kahn. Le Bayern a affronté une équipe incroyablement mauvaise quand elle n’a pas le ballon. Les joueurs étaient passifs. C’est comme s’ils ne prenaient plus au sérieux le discours de leur coach. » Du côté des chiffres, là aussi la débâcle est formelle : 74 % de possession munichoise, 19 tirs et 784 passes contre 26 % de possession, 5 tirs et 271 passes pour les Gunners. « On semblait incapables de riposter », a déclaré Arsène Wenger à l’issue du match. S’il ne crée pas l’impossible au match retour, ce serait la troisième fois en quatre ans que le Bayern met fin au parcours européen du club londonien, après 2013 et 2014. Comment pourrait-il en être autrement ?

Décision prise « en mars ou en avril »

Depuis 1996, et après plus de deux décennies de règne à la tête de ses canonniers, l’entraîneur en activité à la plus longue longévité pourrait laisser la main. Arsenal est « simplement incapable de déranger des équipes aussi sûres d’elles que le Bayern », estime le Guardian, anticipant déjà le départ du Français. Une décision qui sera prise « en mars ou en avril », a expliqué Wenger à la chaîne allemande ZDF dans une interview réalisée avant la déroute des Gunners face au Bayern mais rendue publique jeudi. « S’il ne part pas, sa réputation sera ternie à jamais », assène le Times alors que le Daily Mirror assure que les dirigeants d’Arsenal travaillent déjà pour trouver le nom de son successeur. Celui-ci pourrait se nommer Thomas Tuchel, l’entraîneur du Borussia Dortmund, Massimiliano Allegri, celui de la Juventus, ou encore Leonardo Jardim, qui fait des merveilles avec le club monégasque.

Quatrième de Premier League à dix points du leader Chelsea, Arsenal n’aura certainement plus que la FA Cup (huitième de finale face à Sutton ce lundi) pour espérer remporter un titre cette saison. Le point de non-retour semble atteint.