Téléfilm sur France 2 à 21 heures

La tueuse caméléon : bande-annonce
Durée : 00:42

Elle tue des femmes qua­dragénaires sans attaches professionnelles, sociales et amoureuses ; puis usurpe leur identité. L’affaire la mène à adopter autant de vies qu’elle fait de victimes. Un petit manège qui tourne bien, jusqu’au jour où le corps de Sandra est retrouvé non loin du port de Marseille, après avoir passé trois mois dans les eaux. La jeune femme a pourtant occupé son appartement jusqu’à « ce matin même », selon le témoignage des voisins recueillis sur les lieux par le lieutenant Judith Corel (Jeanne Balibar).

Tandis que la tueuse (Catherine Frot) continue son chemin en jetant son dévolu sur une certaine Jenny Cosson (Julie Depardieu), la police ouvre une enquête qui la conduit vers des meurtres similaires, non élucidés et perpétrés durant ces deux dernières années.

La partie la plus intéressante du téléfilm de Josée Dayan réside dans ces instants où l’intrigue nous place du côté de la meurtrière, divulguant la façon dont elle s’y prend pour choisir, approcher et apprivoiser ses victimes. Des supermarchés où elle repère les célibataires à partir de ce qu’elles mettent dans leur chariot aux endroits qu’elle désigne comme lieu propice à la rencontre, la tueuse relève informations et indices qui l’aideront à établir la confiance entre elle et ses proies. Entre elle et nous.

Catherine Frot dans « La Tueuse caméléon » sur France 2. | FRANÇOIS LEFEBVRE/FTV

Hélas, La Tueuse caméléon ne tient pas le cap de ce point de vue, le scénario le faisant même quelque peu disparaître au profit d’une enquête policière qui, si elle ménage quelques effets de suspense, affaiblit le récit en même temps que le personnage de Catherine Frot. Un affaiblissement sans cesse alimenté, de surcroît, par d’énormes faiblesses : la platitude des dialogues (« Qui êtes-vous finalement ? Un vertige ? Un grand trou noir ? »), les invraisemblances et les redondances qui parsèment le scénario, la psychologie des protagonistes définie à gros traits.

Heureusement, Josée Dayan sait s’entourer de grands acteurs – sa passion. Ainsi retrouve-t-on ses comédiens fétiches (Jacques Spiesser, Jérôme Kircher…) à qui ce téléfilm ne donne pas les moyens de s’élever au-dessus des stéréotypes dont est affublé leur personnage. Seules Catherine Frot, en tueuse froide et déterminée, et Jeanne Balibar, légèrement mystérieuse, parviennent à nous tenir éveillé.

La Tueuse caméléon, de Josée Dayan. Avec Catherine Frot, Jeanne Balibar (Fr., 2015, 100 min).