Le candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron, lors d’un meeting à Toulon, samedi 18 février. | BORIS HORVAT / AFP

Environ 150 personnes ont manifesté samedi 18 février dans l’après-midi aux abords du meeting d’Emmanuel Macron à Toulon. Ils protestaient contre ses propos sur la colonisation, à l’appel notamment du Front national (FN) et d’associations de pieds-noirs. Houleux, le rassemblement, émaillé de coups de sifflet, s’est tenu aux cris de « Macron, trahison ! », alors que la police repoussait les manifestants derrière une grande grille d’accès au Zénith de Toulon.

Des bousculades épisodiques se sont produites, quand certains d’entre eux ont tenté de forcer l’accès, à bonne distance de la salle du meeting. Celui-ci a débuté vers 16 heures au Zénith avec environ 1 200 partisans du candidat du mouvement En marche ! à la présidentielle.

Notre journaliste Solenn de Royer se trouve au meeting :

Le FN accusé d’empêcher le meeting

Tenant des drapeaux français frappés en leur centre des pieds-noirs symboliques des rapatriés d’Algérie, les manifestants ont entonné La Marseillaise ou Le Chant des Africains, chant de l’armée d’Afrique durant la seconde guerre mondiale, repris comme un chant pied-noir.

Benjamin Griveaux, le porte-parole du mouvement En marche !, a accusé sur Twitter le FN d’essayer « d’empêcher le meeting » de M. Macron, déplorant que des responsables FN nationaux comme Florian Philippot ou David Rachline soient « très silencieux ».

Lors de sa visite en Algérie en début de semaine, Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », s’attirant de nombreuses critiques chez Les Républicains ou au Front national. Le candidat avait dénoncé une « instrumentalisation » de ses propos, sur lesquels il n’est pas revenu mais pour lesquels il a reconnu « avoir pu blesser » les rapatriés d’Algérie.

Lors de son passage à Carpentras (Vaucluse) vendredi, le candidat avait déjà été interpellé par une trentaine de manifestants, dont certains venus avec notamment une banderole affichant le sigle « OAS », du nom de « l’Organisation armée secrète », groupe paramilitaire qui s’était violemment opposé aux accords d’Evian en 1962. M. Macron avait déjà accusé le FN d’avoir instrumentalisé cette première manifestation.

Outre la polémique politique, les propos de M. Macron ont entraîné un débat alimenté par les historiens sur la justification du terme de « crime contre l’humanité ».