Une famille de réfugiés arrive dans un camp du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Elegu, dans le nord de l’Ouganda, non loin de la frontière avec le Soudan du Sud, le 20 août 2016. | JAMES AKENA / REUTERS

La famine sévit dans plusieurs régions du Soudan du Sud, ravagé par la guerre depuis plus de trois ans, et la sécurité alimentaire de la moitié de la population pourrait être menacée d’ici juillet, a déclaré lundi 20 février le gouvernement sud-soudanais.

Soudan du Sud : la troisième plus grande crise de réfugiés après la Syrie et l’Afghanistan
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« Dans l’Etat de Unity (nord du pays), certains comtés sont classés en famine ou risque de famine », a déclaré le président du Bureau national des statistiques lors d’une conférence de presse à Juba, se basant sur l’échelle IPC, le standard le plus utilisé pour classifier la sécurité alimentaire.

3 millions de personnes réfugiées et déplacées

Le pays est en proie à de violents combats entre forces gouvernementales fidèles au président Salva Kiir et rebelles engagés au côté de l’ex-vice-président Riek Machar. Le conflit, malgré un accord de paix en 2015, a fait plus de trois millions de réfugiés et déplacés et l’ONU, qui dénonce un « processus continu d’épuration ethnique », redoute un génocide comparable à celui qui s’est produit au Rwanda en 1994.

Aux effets du conflit s’ajoutent la hausse des prix de l’alimentation, les difficultés économiques et la mauvaise production agricole. Les prix des produits alimentaires ont doublé, voire quadruplé en un an.

D’ici avril, a ajouté le président du Bureau national des statistiques, quelque 4,9 millions de Sud-Soudanais seront en situation d’insécurité alimentaire, et ce nombre devrait passer à 5,5 millions (sur les 11 millions d’habitants du pays) d’ici juillet.

La semaine dernière déjà, l’économiste en chef du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Arif Husain, prévenait – dans une interview accordée à Reuters – qu’au cours des six prochains mois plus de 20 millions de personnes risquaient de mourir de faim dans quatre famines distinctes : au Soudan du Sud, au Yémen, dans le le nord-est du Nigeria et en Somalie. Selon lui, le Yémen, pour l’instant considéré comme une situation d’« urgence », pourrait être déclaré en famine d’ici trois mois. Les combats au Yémen, dans le nord-est du Nigeria et au Soudan du Sud ont dévasté plusieurs régions et fait monter les prix. Dans l’est de l’Afrique, c’est la sécheresse qui a ruiné l’agriculture traditionnelle.