Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise. | FRANÇOIS GUILLOT / AFP

Jean-Luc Mélenchon a présenté et chiffré dimanche son plan économique pour 2017-2022, qui repose sur un ensemble « vertueux » de croissance, d’emplois et même de baisse de la dette. Ce plan de relance keynésien en lieu et place de l’austérité libérale passe par une politique d’investissements de 102 milliards d’euros, financés par l’emprunt au début du quinquennat. La répartition de ces milliards sera ciblée sur « l’urgence sociale » (45 milliards dont 18 milliards pour le logement), « l’urgence écologique » (50 milliards dont 25 milliards pour le développement des énergies renouvelables) et 7 milliards pour les services publics. Il s’agit d’« injecter une masse suffisante qui remette en route l’activité », a-t-il expliqué, c’est-à-dire de choisir des projets pourvoyeurs d’activité afin d’obtenir l’effet multiplicateur de l’investissement escompté, qu’il estime entre 2 et 3.

Le candidat a néanmoins reconnu que ce choc d’investissement ne se ferait pas sans obstacle : « On ne dépense pas 100 milliards en un claquement de doigt », a-t-il expliqué. Le programme prévoit aussi une hausse de la dépense publique (+ 173 milliards d’euros) pour financer en particulier l’augmentation des salaires et la réduction du chômage. Une « révolution fiscale » prévoit une baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 %, la progressivité de la CSG (contribution sociale généralisée) et un taux marginal de 90 % sur la dernière tranche de l’impôt sur le revenu au-delà de 400 000 euros par an. Grâce à la relance qui permettra, selon les experts de La France insoumise, 190 milliards de recettes supplémentaires, M. Mélenchon annonce des taux de croissance flatteurs (autour de 2 % dès 2018), un taux de chômage réduit à 6 % et une envolée de l’inflation, au-delà de 4 %. Cette politique économique aurait un effet vertueux sur les déficits. Ainsi le déficit public serait réduit à 2,5 % du PIB en 2022, après une incartade à 4,8 % du PIB en 2018, qui pourrait faire pâlir Bruxelles. Et la dette publique passerait à 87 % du PIB en 2022. Ces prévisions ne correspondent à aucune de celles des organismes internationaux, français ou de Matignon. Mais, pour l’équipe de M. Mélenchon, elles seront possibles grâce à l’« efficacité » du programme.