Vendredi, 498 migrants avaient réussi à forcer la haute barrière, sur quelque 700 l’ayant tenté. | © Stringer . / Reuters / REUTERS

Environ 300 migrants ont forcé, lundi 20 février, la frontière entre le Maroc et l’Espagne à Ceuta, selon la préfecture de cette enclave espagnole. Ils ont forcé la double barrière grillagée de six mètres de haut entourant la ville, avant de célébrer en pleine nuit leur arrivée sur le sol espagnol.

La surveillance de cette frontière terrestre de 8 km de long est exercée par l’Espagne et le Maroc mais ce dernier est en froid avec Bruxelles et a menacé à demi-mot de relâcher le contrôle qu’il exerce sur les migrants.

Le passage de lundi coïncide avec un sommet bilatéral franco-espagnol qui doit s’ouvrir dans la matinée à Malaga, dans le sud de l’Espagne.

Différend sur l’interprétation d’un accord commercial

Vendredi, 498 migrants avaient réussi à forcer la haute barrière, sur quelque 700 l’ayant tenté. Ces deux entrées massives sont parmi les plus importantes depuis que la barrière a été rehaussée en 2005, alors qu’un différend oppose le Maroc à l’Union européenne (UE) à propos de l’interprétation d’un accord de libre-échange sur les produits agricoles et de la pêche.

Dans un arbitrage rendu fin 2016, la Cour de justice européenne a décidé que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée par Rabat, n’était pas concerné par cet accord, son statut n’ayant pas été arrêté par la communauté internationale.

Depuis lors, des associations soutenant le Front Polisario, qui réclame l’indépendance du Sahara occidental, ont contesté des opérations commerciales entre le Maroc et des pays européens concernant des produits venus du Sahara.

L’enclave de Ceuta constitue avec celle de Melilla la seule frontière terrestre entre le continent africain et l’UE et un point de passage pour l’immigration clandestine venue d’Afrique noire et du Maghreb. Après le passage en masse de vendredi, le Maroc avait cependant annoncé avoir arrêté des migrants avant qu’ils franchissent les clôtures.